Le parc national comporte plusieurs points de visite, appelés estaciones, qu'on ne peut faire qu'accompagné d'un guide.
La station de la Sirena est considérée comme la plus intéressante et n'accepte que 70 visiteurs par jour, en groupe de 7 à 8 personnes par guide.
La station a un poste de garde et une unité scientifique, et reçoit également, sur demande préalable, des éco-touristes qui veulent camper pour une nuit et visiter ainsi une zone plus vaste sur deux jours. La marche nocturne est strictement interdite en raison des jaguars et des serpents.
Sinon, on peut passer 4 heures pour arpenter environ 8 km.
Le début est une forêt secondaire, c'est-à-dire qu'elle a repoussé après avoir été déboisée pour en faire des prairies pour les chevaux.
Je m'étonne que le guide, Evaristo, n'ait pas de télescope et il me dit, contrit, qu'il a été endommagé hier. Je crains que nous ne voyions pas grand'chose pour le coup.
Pourtant, un trogon rouge se fait entendre et moi je le chope dans un grand flou...
Un morpho majesteux remonte le chemin, tantôt brun quand les ailes sont relevées et d'un bleu radieux quand elles s'abaissent. Bien sûr, c'est trop rapide pour mon appareil, alors voici les images que j'ai trouvées pour montrer l'effet bicolore
Je repère sans aide un couple de trogons : à gauche, le mâle et à droite, la femelle.
Nous débouchons sur une mangrove et attendons mais les crocodiles ne daignent pas se montrer.
Nous voyons un magnifique vol d'aras mais je dois me contenter d'un héron.
Ici, également, on doit signer le registre. C'est l'occasion de voir l'installation des campeurs et d'utiliser les toilettes (sinon, en forêt, c'étaient "les toilettes des singes").
Avec le fameux café "à la chaussette" costaricien, avec une installation moins jolie que les traditionnelles
Conseils en cas de rencontre avec un jaguar : "ne pas l'approcher (sans blague), ne pas courir, soutenir le regard, parler fort en levant les bras pour avoir plus grand et puissant".
Bref, j'espère ne pas rencontrer de jaguar : ils peuvent broyer une tête d'un coup de mâchoires.
Nous entrons dans la forêt primaire, celle qui n'a jamais été modifiée. Les arbres sont plus denses et il y a des lianes.
Soudain, Evaristo se fige et nous fait signe d'approcher doucement...
C'est un tapir ! Tout somnolent, il ouvre un oeil et le referme, c'est l'heure de sa sieste et celle de notre chance de pouvoir l'approcher d'aussi près.
Et tout à coup, la lumière jaillit de la pénombre : nous arrivons sur une plage.
Nous la longeons pendant quelques centaines de mètres, sous un soleil écrasant, avant de reprendre le sentier.
On entend tout près des saïmiris faire les fous dans les arbres, mais ils sont très rapides et se fondent dans la végétation.
Il est plus de midi et nous rallions l'embarcadère en repassant par la plage, où nous faisons une rencontre.
On nous a préparé un pique-nique qui est le bienvenu car il y a une heure de bote avant de retrouver l'hôtel.
Une fois à bord, j'ai un long regard d'adieu...
A l'hôtel, je me repose dans le hamac tout en observant le jardin et m'aperçois que j'ai droit au comité d'accueil.
Au plafond de la salle commune, il y a toute une colonie de lézards, qui produisent comme des sons d'oiseau ("tchoup tchoup tchip tchoup tchoup"). On ne les voit guère, sauf quand ils se planquent dans le lustre dont la lumière attire les insectes dont ils se nourrissent.
Comme ce sont des ampoules à basse consommation, ils ne peuvent pas se brûler.
Demain, je pars pour la ville de Quespos, dans la région de Puntarenas. J'espère y trouver des sodas pour manger des spécialités locales et je vais y paresser deux jours avant de rentrer.