Jusqu'au 18 décembre, la Maison de la Danse de Lyon nous permet de découvrir un superbe Casse-Noisette recréé.
A l’origine du ballet, il y a la mise en abyme du conte de Hoffmann : le parrain Drosselmeier offre un bonhomme casse-noisette et lui raconte l’histoire de la princesse Pirlipat rendue monstrueuse par le maléfice d'une souris.
Pour retrouver sa beauté, la princesse devra manger la noix krakatuk, si dure qu'un boulet de canon ne pourrait la briser. Pourtant, c'est L’histoire, infusée dans un rêve de Marie, l’emmène dans un pays de friandises où elle vit ses premiers émois amoureux, puis découvre à son réveil que le bonhomme casse-noisette ressemble beaucoup au joli neveu de Drosselmeier.
Si le ballet classique met l’accent sur l'enfance, avec son cortège de jouets et de couleurs ravissantes, Jeroen Verbruggen a voulu revenir au conte en montrant la quête d’identité de la jeune Marie.
Il a pour ça brisé tous les codes habituels : musical, visuel et chorégraphique.
Visuellement, l'ambiance baroque est d'abord sombre mais la faste est bien là, grâce
Autour des costumes étonnants, comme ce prince écorché, plus nu que nu, ils font surgir un lustre de cristal immense, une armoire à secrets pour amorcer la quête et des cadres roulants dont les jeux de scène font de grands miroirs.
En ajoutant, une fenêtre illuminée, une échelle fleurie, des volutes de fumée et une averse de flocons argentés, ils nous plongent dans une féerie qui compense le sentiment d'être égaré dans l'oeuvre car les morceaux ne sont plus dans l'ordre de la partition et d'un tableau à l'autre, tout est réinventé.
Heureusement, on gagne en fascination ce que l'on perd en compréhension....
Dans sa chorégraphie, Verbruggen a imposé un rythme étourdissant au vingt-deux danseurs, alternant les mouvements d'ensemble, les solos et les pas de deux dans un style éblouissant.
La grâce est celle du classique, avec des glissés, des dégagés et des ports de bras très soignés, mais elle s'inscrit dans un mouvement particulièrement tonique.
On voit, l'espace d'un éclair, un balayage de capoeiriste, un déhanchement de music-hall ou un spin de break-dance.
Ballet-féerie en 2 actes, 3 tableaux et 15 scènes de Piotr Ilitch Tchaïkovski
Livret d'Ivan Vsevolojski et Marius Petipa, d’après Histoire d'un casse-noisette d'Alexandre Dumas, lui-même inspiré du conte d'E.T.A. Hoffmann, Nußknacker und Mäusekönig.
Ballet du Grand Théâtre de Genève sous la direction de Philippe Cohen
Chorégraphie : Jeroen Verbruggen
Scénographie et costumes : On aura tout vu - Livia Stoianova & Yassen Samouilov
Ballet du Grand Théâtre de Genève La création du chorégraphe Jeroen Verbruggen pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève est une féerie comme on n'en a pas vue depuis longtemps. Casse-Nois...
http://www.maisondeladanse.com/programmation/saison2015-2016/casse-noisette