Sans grand espoir, j'ai poussé la porte de la billetterie de l'opéra, pour le cas où je pourrais voir un spectacle avant de partir, lundi.
Et là, miracle ! Non seulement il restait une place en loge mais en plus, c'était pour Le chevalier à la rose de Richard Strauss, un opéra que je n'avais encore jamais vu.
Je suis arrivée à 17 h 30, haletante après m'être copieusement égarée sous un crachin glacé. Les ouvreuses sont d'ailleurs en cape de laine car il fait très froid dans l'entrée.
Curieusement, la salle est d'une sobriété décevante. Un panneau moderne masque le rideau rouge, le temps que le public s'installe.
La loge comporte son propre vestiaire mais les sièges, sans accoudoirs, sont un peu trop spartiates quand on les occupe pendant trois heures !
Il y a sept sièges numérotés, les meilleurs étant devant la balustrade et le mien au fond, heureusement surélevé, avec un marche-pied.
Pour chaque place, il y a un écran pour les sur-titres qu'on peut choisir en allemand ou en anglais.
Heureusement, deux entractes de trente minutes m'ont permis de trottiner jusqu'au foyer pour savourer lors du premier des canapés au fromage et lors du second, un délicieux strudel aux cerises, le tout arrosé d'un succulent melange, soit un café surmonté d'un nuage de lait fouetté.
La qualité du café était d'ailleurs remarquable, un arabica de haute volée.
Le Chevalier à la rose ne restera pas parmi mes favoris. Certes l'argument de quiproquo est amusant mais l'essentiel relève du théâtre chanté, plutôt verbeux, à part quelques duos et trios qui mettent en valeur les rôles de soprano.
Heureusement, la mise en scène était vivement enlevée, avec des décors et costumes somptueux.
A 22 h, j'ai pu enfin rejoindre mon nouvel hôtel, le Residenz, bien moins cher que le professionnel et pourtant plus convivial, installé au deuxième étage d'un immeuble bourgeois.
Sur le chemin, je n'ai tout de même pas pu ignorer les nombreux mendiants qui tentent de se réchauffer dans le métro. J'ai réalisé mon rêve d'adolescente en allant à l'opéra de Vienne mais il est désormais loin le temps de la bienheureuse ignorance.