La pièce de théâtre “Une faille” se veut comme une série télévisée et c’est la saison 1, en huit épisodes, que nous a présentée le Théâtre de la Croix-Rousse.
Le pilote est dans le générique, projeté sur le rideau de scène, sous forme d’images d’actualités : un immeuble s’effondre à Montreuil, sur ce qui se révèle être une maison de retraite.
Après le désastre, l’action alterne entre le sous-sol où sont coincées des victimes, et la surface où, en plus des secours, badauds et journalistes, se forme un attroupement de manifestants indignés.
Les enfermés sont un bon échantillon de population : une doctoresse, un jeune qui traficote pour les pensionnaires, une policière venue enquêter sur des vols, un critique de cinéma retraité, pontifiant à souhait, et son fils, promoteur immobilier pour le moins véreux.
A la manière télévisée, l’action est découpée en épisodes et générérique, soulignée de projections de dépêches ou de gros plans des personnages.
A la manière télévisée aussi, la mise en scène abuse de l’illustration musicale. S’il est jubilatoire de voir le directeur de cabinet soudain craquer en chantant le « Burning down the house » des Talking Heads, il est malheureusement très irritant de subir les sons saturés et la basse persistante qui parasitent les textes pourtant chargés de sens.
La démarche initiale est certes innovatrice mais l’hybridation n’est pas convaincante. Le feuilleton n’est pas si haletant et la dimension «série télévisée» de la mise en scène n’apporte finalement pas grand’chose au sujet en soi.
Conception et mise en scène : Mathieu Bauer
Production : Nouveau Théâtre de Montreuil