Si dans BOXE BOXE, la compagnie Käfig est dans les cordes, ce sont celles du Quatuor Debussy et cette rencontre improbable donne naissance à un spectacle jubilatoire.
Il ouvre sur un ring réduit, à la manière d’un castelet, d’où surgissent en se dandinant des gants de boxe rouges, comme autant de marionnettes. L’effet est cocasse autant que fascinant.
Peu à peu l’espace s’étend, ponctué de quelques pans de ferronnerie mobiles, et les danseurs font leur entrée, serrés de près par le Quatuor qui joue de sa présence autant que de sa musique.
Figures de hip-hop ou de break se mêlent à la gestuelle de la boxe voire de la lutte, à la manière d’une capoeira. Les chorégraphies s’enchaînent avec précision, c’est tonique mais aussi poétique et drôle, lors de saynètes en pantomime clownesque ou en ballet élastique avec des punching-balls.
Il n’y a aucun temps mort, seulement des changements de rythme porteurs d’émerveillement.
Les solos alternés donnent la mesure des talents. La femme est délicieuse dans un numéro de Galatée moderne et les hommes athlétiques à souhait, dont un désossé dont la fluidité des bras feraient pâlir d’envie la Pavlova.
Le Quatuor Debussy, comme son nom ne l’indique pas, interprète avec brio des partitions très variées, de Schubert à Phil Glass, en passant par Ravel et Glenn Miller, sans oublier une utilisation créative des instruments pour des séquences de bruitage.
Le spectacle est passé comme un rêve, et même si le rappel était généreux, je serais volontiers restée pour une heure de plus... (*)
(*) surtout que les gars étaient sacrément bien balancés