Italie - Calabre : Tropea

Faisant route vers le nord, le long de la mer Tyrrhénienne, je remarque que, comme en Sicile, c'est surtout sur la côte qu'il y a une petite urbanisation. 

Pour le reste, c'est une sorte de maquis, avec parfois des zones vertes plus denses ou dédiées à l'agriculture.

Tropea est célèbre pour sa plage en contrebas et son église perchée. On y trouve aussi fameux oignons rouges et le piment calabrais, qui est à 6 sur 10 sur l'échelle de Scoville. 

On pense que la ville date du 4e siècle après JC., elle a été reconstruite plusieurs fois. Elle doit son apparence actuelle à des altérations faites après un tremblement de terre, au 18e siècle.

Enchevêtrement de ruelles pavées de basalte, elle offre une petite promenade et quelques églises à dominante baroque que je ne détaille pas ici car elle ne sont pas les plus spectaculaires et je suis d'humeur paresseuse.

L'église Santa Maria Santissima est une destination sainte pour les pèlerins et abrite un portrait byzantin de la Vierge du12e siècle qui, selon les habitants, protège la région.

La légende dit qu'en 1638, la Vierge du portrait est apparue à l'évêque de Calabre, et l'a prévenu d'un tremblement de terre imminent. Les  habitants ont été déplacés et il n'y a eu aucune victime.  

La Chiesa del Gesù, dont la dernière recontruction date du 18e siècle, comporte des autels en très belle mosaïque de marbres de couleur, incrustés dans du marbre blanc. 

Quand on arrive à la mer, on a une vue spectaculaire sur le sanctuaire de Santa Maria dell'Isola qui se dresse sur un rocher de grès appelé Isola, parce qu'autrefois complètement entouré par la mer. Au Moyen Age, c'était un refuge pour les ermites et les moines byzantins. 

Après avoir appartenu aux moines basiliens, il est passé aux moines bénédictins quand, vers 1060, le duc normand Robert de Hauteville, a voulu le passage du rite grec au rite latin.

On ignore la date exacte de la fondation du sanctuaire mais il y a une légende.  À une époque où les icônes religieuses étaient détruites, une statue en bois de la Vierge s'échoua sur les rives de Tropea. L'évêque et le maire de la ville voulurent l'installer dans une grotte naturelle, mais elle était trop grande !

Il fut décidé qu'on lui scierait les jambes mais, au moment où le charpentier toucha le bois avec sa scie, ses bras se paralysèrent, et l'évêque et le maire périrent. Par la suite, la Vierge pardonna en accomplissant des miracles pour les malades qui venaient la voir.  La statue originale a disparu, et le sanctuaire a subi des transformations après des dégâts causés par des tremblements de terre.  

L'église est active mais fermée lors de mon passage mais je ne regrette rien car on m'a dit que l'intérieur n'est pas spectaculaire. Sachant le trajet qu'il faudrait faire, dans une chaleur à 38°, je suis vite consolée. 

Je me suis également épargné la descente des escaliers vers la plage qui m'a plus évoqué une fournaise qu'autre chose et je me suis mise en chasse d'une bonne table pour le déjeuner. 

J'ai trouvé le plat parfait : des filej (pâtes fraîches) aux oignons rouges. Sur demande, on peut avoir du piment et j'ai grignoté le mien lentement, entre deux bouchées de pâtes.

J'ai eu la larme à l'oeil mais la morsure de la langue était délicieuse ! 

Après ça, la route reprend vers le nord pour la ville de Pizzo Calabria.