On connaît le suicide par le gaz, la corde, le sabre ou la noyade mais on tend à ignorer un autre mode : le suicide par bêtise.
Pourtant, tellement de benêts s'y essaient qu’on se demande comment il peut encore en rester...
J’ai personnellement assisté à d'impressionnantes tentatives (*) :
- le mariole en scooter, zigzaguant sans rétroviseur ni clignotant, le casque simplement posé au sommet du crâne,
- l’être indéfini drapé de sombre, roulant de nuit en trottinette, entre deux files de voitures se croisant, sans éclairage ni vêtements réfléchissants,
- l’ahurie en patins à roulettes résolue à prendre l’escalator tout en téléphonant,
- l’Isadora Duncan en herbe, pédalant étourdiment tandis que son écharpe démesurée se rapproche inexorablement des rayons de la roue arrière,
- le piéton traversant de nuit une voie rapide, hors passage éclairé, l’oreille vissée au mobile et le dos tourné au flot de la circulation,
- le nigaud se faisant décrire le moindre ingrédient de l’étal de casse-croûte, à l'heure de pointe, tandis que trente personnes attendent leur tour,
- le micro-humain hurlant en mode suraigu et sa génitrice en mode je-t'ignore-et-je-pianote-mes-messages,
- le kamikaze à vélo grillant les feux rouges en chantant à tue-tête avec un baladeur sur les oreilles,
- la cruche ayant adopté le régime rien-qu'une-pomme-par-jour,
- l’inconscient croyant pouvoir rafler le dernier gâteau chocolat/tonka de mon pâtissier favori.
Et par chez vous ? C'est aussi à la mode ?
(*) je vous laisse imaginer quelle tentative a réussi.