J'ai l'art de resplendir de naturel. Il me suffit d'appliquer sur mon visage de la poudre et du fard à joues ; sur mes lèvres du rouge ; sur mes paupières des ombres ; sur mes cils du mascara ; sur mes sourcils du crayon brun et, autour de mes yeux, du noir.
Se peindre la figure a quelque chose de plaisant, dans la sensation caressante des pinceaux et des matières. C'est ludique, aussi, dès lors qu'on reconnaît dans les gestes de la coquetterie ceux-là même qui donnent au clown son masque de comédie.
L'ennui, c'est le démaquillage
La valse de la ouate et des lotions, c'est infernal. On s'enduit, on tamponne, on frotte, on décape... et ça n'en finit pas. Pour couper court, j'ai opté pour la grande aspersion à l'eau et au savon, méthode simple et efficace.
A un détail près.
Le mascara n'est jamais totalement éliminé dans le processus. Il en découle, et c'est le cas de le dire, qu'il attend le sommeil pour quitter subrepticement son territoire et se répandre tout autour.
La conséquence est qu'au matin, j'ai une tête de panda
Il s'en trouve certainement parmi vous pour trouver que c'est mignon, n'est-ce pas ? Je vous connais, bande de guimauves.
En réalité, pour peu que j'aie eu besoin de mettre (je cite) "un peu plus de noir sur mes yeux" et que j'aie passé la nuit à boire de la bière en mauvaise compagnie, le résultat est plutôt de cet ordre, hé ! hé !
Naturelle, je vous dis.