Il y avait des chevaliers qui couraient après le graal, un Big Bad Pete qui voulait la note absolue et moi, je cherchais le parfait rocher à la noix de coco.
Il doit être léger, croustillant à l'extérieur et fondant à l'intérieur, n'être ni blême ni brûlé, et ressembler à ça :
Le rocher parfait, ça relève de l'art, voire de la science : trop blanc, trop lourd, trop mou, trop dur, trop sucré, trop sec... comme pour toutes recettes simples, très peu sépare le succès du ratage.
Aujourd'hui, je tiens enfin la martingale : bonne combinaison des ingrédients et des étapes de cuisson.
Sur ce dernier point, je ne suis pas peu fière car je dispose d'une simple cuisinière à gaz dont le four fonctionne de manière absolument minimaliste : on peut allumer le haut ou le bas. Voilà. Pas de thermostat, pas de réglage. Tout l'art consiste à mettre la main dedans pour évaluer la température adéquate.
On m'a bien expliqué les mérites des machins à chaleur tournante et autres fantaisies, mais ma Rosières m'accompagne depuis 1981, date à laquelle je l'avais achetée neuve, encore scellée d'un ruban, moyennant 100 francs dans un magasin du Secours Populaire.
Elle est d'un magnifique rouge coquelicot et j'ai vu sa soeur, il y a quelques années, exposée lors de la Biennale du Design de Saint-Etienne. Rien que ça !
Une telle oeuvre mérite des égards alors, quand je fais de la pâtisserie, c'est une danse à deux. Je garde la main sur la porte du four : le seul moyen de réguler la température, c'est de l'entrouvrir périodiquement... Pas un truc de mauviette où on se contente d'attendre qu'un minuteur sonne.
Ah, j'oubliais : pour les rochers, outre l'art et la science, il faut aussi une pointe de magie pour qu'ils restent souples sans se défaire.
J'suis trop forte !