La SHSL avait organisé une promenade en bateau sur la Tamise mais j'avoue avoir fait l'école buissonière pour trotter jusqu'au célèbre Ashmolean museum.
L'Ashmolean Museum est le deuxième plus ancien musée universitaire du monde, après celui de Bâle. Un premier bâtiment fut inauguré en 1683 pour abriter les collections données par Elias Ashmole à l'université d'Oxford.
Le bâtiment actuel date de 1845 et c'est l'œuvre de Charles Cockerell qui l'a dessiné dans un style néoclassique.
Le musée comprend la donation originelle d'Elias Ashmole complétée de vastes collections archéologiques, ethnologique et artistiques.
C'est gratuit, immense et labyrinthique, au point que j'ai papillonné en renonçant à structurer mes prises de vue qui, au final, seront peu nombreuses car beaucoup de choses sont dans la pénombre (textile, aquarelle...), derrière des vitrines à reflets, voire interdites de photographie (art moderne).
J'ai eu le sentiment de déambuler dans un immense cabinet de curiosités et j'aurais aimé pouvoir y passer plus de temps !
Je n'avais jamais entendu parler du dieu Min, de l'Egypte pré-dynastique et j'ai pouffé comme une écolière devant sa posture très... virile.
ll faut bien que le musée gratuit se finance et, quand les donations ne suffisent pas, ce n'est sans doute pas bête de proposer d'y célébrer des mariages.
Pourtant, cette publicité dans les toilettes pour femmes m'a fait ricaner (je me demande s'il y a la même chez les hommes...).
Se marier entourés "d'un demi-million d'années d'art et d'histoire", ça me paraît bien prétentieux.
Vierge à l'enfant avec les saints Jérôme, Bernard, Catherine de Sienne et François - Pietro Orioli, 15e s.
Ce portrait de Laurent de Medici est probablemet le plus ressemblant car il aurait été sculpté d'après son masque mortuaire.
Il est clair qu'il devait son surnom de "Magnifique" à sa munificence et non à sa beauté.
L'étrange tableau suivant est fondé sur une fable d'Esope, "Le Satyre et le Voyageur".
Dans le récit, un satyre est stupéfié de voir un paysan qui peut réchauffer ses doigts en soufflant dessus, puis l'est encore plus quand le paysan refroidit son bol de soupe de la même manière.
Ce thème était très populaire en Hollande, combinant mythologie et vie quotidienne.
Matthias Stom, lorsqu'il s'installa en Italie, traita le sujet à la manière du Caravage en jouant sur les effets de lumière.
Ces guitares anglaises s'apparentaient plutôt à des cistres, à cordes pincées.
Très en vogue autour de 1750, elles furent détrônées par les guitares espagnoles qui arrivèrent au début du 19e siècle.
Ces étranges céramiques sont de William de Morgan, appartenant au mouvement Arts and Crafts du 19e siècle.
Il est connu pour ses expériences de cuisson et de glaçage, ainsi que pour ses inspirations persanes.
Cette stupéfiante bibliothèque bibliothèque a été conçue pour contenir des livres d'art dans le bureau londonien de William Burges, l'éminent architecte et designer victorien.
Sa fabrication a commencé vers 1859 pour s'achever achever en 1862, date à laquelle elle a été intégrée à la Cour Médiévale de l'Exposition internationale de Londres. Bien que la conception soit basée sur des meubles médiévaux, la bibliothèque reste une création purement de son temps.
Burges pensait qu'en plus de servir à une fonction pratique, les meubles devaient également raconter une histoire. La décoration est divisée en thèmes chrétiens sur le côté gauche et en thèmes païens sur le côté droit.
Le grand nombre d’artistes qui ont travaillé sur la Grande Bibliothèque est sans précédent, avec Edward Burne-Jones, John Anster Fitzgerald, Henry Holiday, Stacy Marks, Albert Moore, Thomas Morton, Edward Poynter, Dante Gabriel Rossetti, Charles Rossiter, Frederick Smallfield, Simeon Solomon, William Frederick Yeames, Frederick Weeks, Nathaniel Westlake et Burges lui-même.
Mon attention a été attirée par la forme étrange de cette sculpture qui m'évoquait une chauve-souris.
J'ai dû me rapprocher pour en faire le tour et découvrir le mystère...
La statuette suivante est une réduction de la première œuvre importante de Rodin, réalisée à Bruxelles, et montrant déjà toute la maîtrise du sculpteur, son attention à la nature vivante. Un jeune soldat belge, Auguste Ney, posa pour cette œuvre dépouillée de tout attribut permettant d’identifier le sujet.
Elle fut exposée, sans titre, au Cercle artistique de Bruxelles en 1877 puis au Salon, à Paris, sous le nom de L’Âge d’airain, où elle fit scandale.
La statue tenait à l’origine une lance dans la main gauche mais Rodin choisit de la supprimer pour dégager le bras de tout attribut et donner au geste une ampleur nouvelle.
Accusé, lors de son exposition à Paris, de l’avoir moulée directement sur le modèle, Rodin dut prouver que la qualité du modelé de sa sculpture provenait bien d’une étude approfondie des profils et non d’un moulage sur nature.
C'était une visite étourdissante en trop peu de temps mais j'ai quand même grandement apprécié ce moment.
Je me hâte vers Christ church pour retrouver les membres de la Sherlock Holmes Society of London autour d'un verre avant le dîner.