Depuis 2021, La Banque, Musée des Cultures et du Paysage accueille les collections hyéroises, classées Musée de France, dans l’ancien appartement du directeur de la Banque et dans la salle des coffres.
On y contemple l’évolution de la ville et du littoral, sous l’œil des artistes, mais aussi par le biais des savoir-faire et changements architecturaux.
Au rez-de-chaussée, les expositions temporaires se succèdent au fil des saisons.
Hyères a toujours été célèbre pour la luxuriance de ses vergers d’orangers.
La dérivation des eaux du Gapeau et la création en 1458 du canal du Béal rendent possible l’acclimatation de cet agrume.
Cultivé initialement pour l’essence de sa fleur, l’oranger devient peu à peu convoité pour son fruit. Au16e siècle, Hyères devient la ville des Orangers. Conscient du privilège de pouvoir cultiver un tel arbre sur leurs terres, les Hyérois n’hésitent pas à mettre en avant leur production pour subjuguer les souverains à chacun de leur passage.
En 1564, à la veille de l’arrivée de la reine Catherine de Médicis et de son fils, le roi Charles IX, les habitants prennent soin d’installer deux rangées d’orangers le long de la route et d’édifier une fontaine remplie d’eau parfumée à la fleur d’oranger.
Émerveillée, Catherine de Médicis décide de planter un domaine d’orangers, situé sur l’emplacement actuel du musée.
Au 17e siècle, les jardins de la Couronne s’agrandissent grâce au legs de l’évêque de Digne au roi Louis XIV d’un terrain s’étendant jusqu’à l’actuelle voie Ritondale. Ainsi naissent les Jardins du Roy qui deviennent des pépinières pour les serres et jardins de Versailles.
En 1660, le Roi-Soleil vient le visiter et déclare : « La cour s’était beaucoup plu à la douceur de ce climat, à la beauté de cette campagne et à la bonne odeur de ses orangers. »
L’exploitation de ce domaine se poursuit jusqu’à son aliénation à la Révolution où Jean Baptiste Filhe, agronome et maire d’Hyères, rachète une partie des 18 000 orangers du domaine.
C'est une visite très agréable, dans un cadre sobre, harmonieusement éclairé en plus des ouvertures naturelles.
Je vais continuer la visite en descendant au rez-de-chaussée pour voir l'exposition temporaire dédié à Joan Miró.