Je me suis levée tôt pour être à l'ouverture du complexe du Château et arriver avant les groupes. Il y a environ 3 km, en passant devant l'horloge astronomique, puis en traversant le pont Charles.
Mais sur le trajet, je me suis laissée happer par l'architecture de la ville et ses centaines de détails, ce qui m'a bien retardée.
Je vais documenter la journée en plusieurs articles, en commençant par ce que j'ai vu en allant jusqu'au château.
Toute la ville est pavée, aussi bien la rue que les trottoirs.
Heureusement, j'avais prévu des ballerines et non des escarpins, au regard de la distance à parcourir aujourd'hui.
A mon arrivée à l'Hôtel de Ville et sa fameuse horloge astronomique sur le mur sud, le temps a tournéeau gris et les photographies s'en ressentent : j'ai parfois dû artificiellement augmenter leur luminosité pour une meilleure image.
L'horloge aurait été construite par le maître horloger Hanus en 1410. Selon la légende, on l’aurait rendu aveugle pour l’empêcher de reproduire son œuvre.
Dès la première année de sa mise en service, elle s'arrêta. Bien que de nombreux maîtres horlogers aient tenté de la remettre en route, il fallut attendre 60 ans pour qu’elle fonctionne à nouveau. Certains pensaient que l'horloge était maudite et ne voulait pas être réparée, à cause de ce que l'on avait fait à son créateur
Brûlée par les Allemands dans leur fuite, en 1945 elle fut entièrement restaurée en 1948 et réparée régulièrement depuis.
L’ensemble s’anime toutes les heures jusqu'à 21 heures : les douze Apôtres défilent au-dessus du cadran du haut, servant à lire l’heure (c’est un cadran 24 heures)
Sur l'horloge, on peut lire :
- l'heure locale, désignée par la main dorée sur les chiffres romains,
- l'heure en douzièmes de jour, désignée par la position du Soleil sur les courbes dorées,
- l'heure en anciennes heures tchèques, désignée par la main dorée sur les chiffres gothiques,
- la position du Soleil dans le ciel,
- la position de la Lune dans le ciel,
- la phase lunaire,
- le signe astrologique zodiacal dans lequel on est (ainsi que le décan),
- le temps sidéral, indiqué par la petite étoile dorée.
À chaque heure jusqu'à 23 h 00, le squelette brandit un sablier et tire sur une corde. Puis deux fenêtres s'ouvrent et, les douze apôtres défilent lentement, précédés de Saint Pierre d'une fenêtre à l'autre.
Pendant ce temps les quatre automates placés à côté du cadran astrolabique s'animent tandis que la clochette du campanile se met à sonner.
- la Mort tire sur la corde qu'il serre dans sa main droite pour sonner le glas et brandit puis inverse le sablier qu'il tient dans la main gauche,
- le turc secoue la tête pour montrer qu'il guette toujours,
- l'homme vaniteux se contemple dans un miroir,
- l'avare montre sa bourse.
Le cadran du bas affiche le saint du jour ainsi que les signes astrologiques.
Le plus vieux pont de Prague fut édifié à la place du pont emporté par les inondations de 1342. D’abord appelé Pont de pierre, c’est à partir de 1870 qu'il devient le pont Charles, en souvenir de l’empereur Charles IV qui en avait posé la première pierre.
Le pont, achevé en 1402, est bâti en blocs de grès et flanqué de tours à chacune de ses extrémités (côté Malá Strana et côté Vieille Ville).
Entre 1683 et 1928, 30 statues de saints viennent progressivement orner chaque pile du pont traversant la Vltava.
J'ai la surprise de découvrir que plaques noircies sont en bronze, grâce au polissage dû aux personnes touchant saint Jean Népomucène, patron des bateliers, des ponts, des prêtres, de tous les hommes qui avaient quelque chose de commun avec l’eau.
On le reconnaît à son habit d'évêque ; il tient la palme du martyr et il est le seul, à part la Vierge, à porter une auréole étoilée.
J'aurais aimé voir les statues dans toute leur dorure : ça devait être spectaculaire !
A partir de là, ça grimpe, comme toujours vers les citadelles...
Le château de Prague fut fondé vers 880 par le prince Bořivoj de la dynastie des Přemyslide. Le complexe, dont la superficie atteint près de 70 000 m², est le plus grand au monde.
Le château se compose d’un vaste ensemble de palais et d’églises de styles architecturaux très variés, incluant des vestiges d’édifices romans du Xe siècle, des remaniements de style gothique du XIVe siècle, des interventions du célèbre architecte slovène Jože Plečnik à l’époque de la Première République tchécoslovaque et de dernières modifications datant de la fin du 20e siècle.
Bien que leur activité la plus visible consiste en des cérémonies au Château de Prague, la plupart des 890 soldats de l'unité sont chargés de la protection effective des complexes appartenant au bureau présidentiel, où ils servent en uniforme standard, avec une arme à feu.
J'ai eu un mal fou à les photographier sans les ploucs indignes qui venaient poser à côté en grimaçant.
J'ai mal géré mon temps : il y a une foule ahurissante et les visites sont canalisées par des cordons et des tourniquets à l'entrée actionnés par les billets.
Le plus difficile est de ne pas être engloutie par les zombies à oreillette qui suivent leur guide en groupe compact sans conscience des autres visiteurs.
Pour surmonter la panique, je décide que je commencerai par la Galerie de peinture qui semble épargnée.