Jean de Rila, ermite canonisé par l’Église orthodoxe, a fondé le monastère de Rila au 10e siècle.
Sa demeure d’ascète et sa tombe sont devenues lieux sacrés et ont été transformées en un ensemble monastique tient un rôle important dans la vie spirituelle et sociale de la Bulgarie depuis l'époque médiévale.
Ravagé par un incendie au début du 19e siècle, l’ensemble a été rebâti entre 1834 et 1862. Ce monument caractéristique de la Renaissance bulgare (18e-19e siècles) symbolise la prise de conscience d’une identité culturelle slave après des siècles d’occupation ottomane.
Comptant 300 cellules de moines, il a le statut administratif de lieu habité, le seul à l'avoir parmi tous les monastères. De ce fait il est équipé d'un bureau de poste et d'un poste de police.
Le monastère de Rila occupe une superficie totale de 8 800 m², dont 3 200 m² pour sa cour intérieure.
Dès l'entrée, le site est saisissant, comme un bijou dans un écrin.
Pour tenter de ne rien manquer, j'ai fait le tour en commençant par la gauche avec les ailes d'habitation, qui ne se visitent pas.
La tour est le plus ancien bâtiment conservé du monastère de Rila. Elle a été construite en 1335 sur commande du protosébaste Stefan Hrélio Dragovol.
Haute de 23,60 m, elle contient cinq étages. Au dernier se trouve la chapelle "Transfiguration" avec des fresques du 14e siècle mais l'interieur de la tour est fermé aux visiteurs.
J'ai photographié les fresques de la galerie, de gauche à droite autour de l'église mais pas l'intérieur où les prises de vue sont strictement interdites.
Heureusement, le site du monastère en a fait une magnifique visite virtuelle que vous pouvez faire en cliquant sur ce lien.
On peut voir une cellule de moine telle qu'à l'époque médiévale : comme ils étaient trop nombreux pour manger tous ensemble dans un réfectoire, ils disposaient d'une pièce dotée d'une cheminée qui servait autant pour faire cuire un repas que pour chauffer la chambre.
Le musée du monastère présente une belle collection d'objets liturgiques orthodoxes et historiques mais les prises de vue sont interdites.
Le plus original est une croix en buis sculpté, montrant 36 scènes de la Bible et 600 personnages. Je mets ici une photographie prise sur le site du monastère.
Il a fallu au moine Raphaïl douze années de labeur, de 1790 à 1802 pour sculpter dans le bois cette croix délicate, à travers une loupe. La légende dit qu'à la fin de l'ouvrage, il en aurait presque perdu la vue.
C'était une jolie visite et je suis heureuse de l'avoir faite avant l'arrivée de la marée chinoise !
Il y a en effet une quantité impressionnante de touristes chinois qui ont une fâcheuse tendance à se comporter comme des locustes, grimpant partout, posant à n'en plus finir devant les pièces d'intérêt, voire à bousculer quiconque est sur leur passage, sans même un regard.
Ceci dit, ils ne sont pas les seuls à manquer de retenue, au point que le monastère a des gardes pour rappeler les règles de la bienséance.