Pendant le Moyen Âge, face aux désordres sociaux et politiques, certaines églises ont été fortifiées pour que la population locale puisse s'y réfugier. Cette fortification était plus symbolique de la puissance du seigneur que militaire, dans la mesure où la population bénéficiait de fait de la protection par droit d'asile dans les églises.
La fortification n'avait qu'un rôle mineur en cas de guerre car une armée qui ne respectait pas le droit d'asile était suffisamment équipée pour s'emparer de l'édifice. Elle n'avait de fonction dissuasive que contre les pillards peu équipés pour un siège.
En Thiérache, on dénombre encore environ 64 églises fortifiées dans une zone presque circulaire, pratiquement délimitée au nord par l'Oise et au sud par la Serre, ayant en schématisant Vervins pour centre. Ces édifices sont principalement implantés dans l'Aisne, mais aussi dans les Ardennes.
Si le réseau est dense en Thiérache, c'est parce que cette petite région s'est trouvée prise, de 1530 à 1700 environ, entre les conflits incessants de deux puissances ennemies : le Royaume de France au sud et le Saint empire romain germanique des Habsbourg au nord.
L'histoire de ces églises est si riche et complexe que je vous conseille de consulter le site Terascia pour en savoir plus.
Pour ma part, je n'ai pu en voir que cinq, mais je suis heureuse qu'on m'ait permis cette découverte, en une journée.
Pour commencer, voici Saint Médard de Parfondeval :
La visite suivante est celle de Saint Martin de Jeantes.
Elle est ornée de 400m² de peintures murales réalisées par Charles Eyck en 1962, ainsi que des vitraux remarquables.
Les peintures ont été réalisées en plusieurs techniques : peintures à l'huile, graphito, et peintures à fresque représentant des scènes de l'évangile et des paysages de Thiérache.
Les vitraux ont été créés avec une superposition des couches de verre donnant une lumière splendide.
Notre Dame de l'Assomption de Plomion est entièrement rénovée. Elle comprend tous les éléments de fortification : tour, donjon, tourelles, échauguettes et un ensemble de plus de 60 meurtrières.
Et surtout, la lumière est très belle, à l'intérieur.
Juste à côté, il y a une autre église, dédiée à Saint Nicolas mais j'ai trouvé porte close.
Sur le côté, une niche recèle une statuette d'allure cubiste.
Malgré la quiétude de l'endroit, j'ai eu un sursaut quand un troupeau de mouton au galop est passé très près.
Saint Martin de Burelles permet de voir aisément à l'intérieur et à l'extérieur la jonction entre la pierre blanche de l'église initiale et l'ajout en briques rouges.
La dernière église, Saint Martin de Montcornet, appartient à la transition du roman au gothique ; elle a la forme d'une croix grecque, aussi large que longue. Huit tourelles lui donnent l'apparence d'un château-fort et son portail est orné de belles sculptures.
J'ai été ravie de cette journée et j'aurais bien aimé pouvoir rester pour voir plus de sites !