Selon la légende, au 4e siècle, Hélène, mère de Constantin, le premier empereur romain chrétien, mena des fouilles et retrouva la vraie croix sur laquelle Jésus fut supplicié.
Des morceaux furent ensuite disposés dans des reliquaires répartis entre les grands patriarches orientaux dont la croix est devint l’attribut officiel, symbole de leur mission divine.
À partir du 10e siècle, les croisés, de retour de terre sainte, commencèrent à populariser cette croix à double traverse : elle apparaît sur les pièces de monnaie, et même sur certains insignes de chevalerie.
C’est le Duc Louis 1er d’Anjou, au 14e siècle, qui l'ajouta le premier à ses armes, et en fit la croix d’Anjou.
À cette époque, elle n’était pas considérée comme la croix de Lorraine. Il faudra attendre 1477, et une bataille sanglante : au mois de décembre, l’hiver est glacial. Depuis trois mois, Charles le Téméraire, alors duc de Bourgogne, assiège la ville de Nancy. La population est réduite à se nourrir de chevaux, chiens, chats et rats…
Le jeune duc de Lorraine, René II, parvient à obtenir des renforts de ses alliés suisses et alsaciens sans oublier le roi Louis XI, qui veut en terminer avec le duc de Bourgogne.
Pour que ses soldats se distinguent des Bourguignons, il leur fait distribuer de grandes croix d’Anjou en lin blanc à coudre sur leurs vêtements avant la bataille.
Le lendemain, la victoire met fin à deux ans d’occupation de la Lorraine. C’est également le rattachement de la Bourgogne au domaine royal, le renforcement du pouvoir du Roi de France et la naissance de l’identité lorraine.
Onopordum acanthium, le chardon aux ânes, est une plante épineuse surmontée d’une fleur violette qui peut monter jusqu’à deux mètres de hauteur. Il fut importé sur le territoire par René d’Anjou au temps du Duché de Lorraine et devint un emblème ducal après la victoire de René II face à Charles le Téméraire lors de la fameuse bataille de Nancy de janvier 1477.
On peut voir sur les armes la mention latine : non inultus premor (“On ne me serre pas impunément”) ce qui, en 1516, se disait Ne toquès mi, je poins ("Ne me touche pas, je pique") ou "Et qui nous poinct très fort se picque".
Symbole de la vierge, le chardon devint officiellement le symbole de la Lorraine, avec la devise ”Qui s’y frotte s’y pique“ qui vient de la femme de René II, dont l’emblème était la branche de châtaignier.
Ce n’est qu’au XVIe siècle que le chardon et cette devise devinrent les symboles de la ville de Nancy.
Aujourd'hui, le blason de la Ville est encadré par une branche de feuilles de chêne, symbole de valeur et une de laurier, symbole de victoire sur lesquelles sont suspendues une médaille d’honneur et deux Croix de guerre.
On retrouve souvent les motifs du chardon et de la croix de Lorraine dans l'art de l'Ecole de Nancy que ce soit en faïence, verrerie, ferronnerie ou architecture.