Le musée est installé dans un pavillon du 18e siècle conçu par l'architecte Emmanuel Héré. En entrant, on découvre un péristyle aux stucs colorés ainsi que le bel escalier orné de ferronneries dues à Jean Lamour.
Les collections offrent un panorama de l'histoire de l'art européen, depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à la période la plus contemporaine.
Les arts décoratifs sont bien représentés avec un important fonds émanant de la manufacture Daum. Le musée s'ouvre également au design avec l'oeuvre de Jean Prouvé.
Le musée se visite du 2e étage au sous-sol.
Comme il y a beaucoup de lumière naturelle créant des reflets, je n'ai pas pu photographier tout ce que je voulais mais voici un aperçu, à commencer par Jésus, dont c'est la première fois que je le vois façon "je-m'ennuie-à-périr"...
Le tableau suivant m'a beaucoup amusée : la scène est solennelle, Marie en apprend une bien bonne, tout ça va révolutionner les moeurs et les croyances... mais le chat, lui, il s'en fiche royalement.
Et le gigantesque tableau m'a flanqué la frousse ! Heureusement, le cartel en donne une explication plutôt positif : "le Christ est entouré de Moïse et Élie, et des apôtres prosternés, Pierre, Jean et Jacques. Des nuées résonne la voix divine : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé». En bas, l'agitation des autres apôtres traduit leur impuissance à guérir l'enfant épileptique, présenté par les suppliants. Ce n'est qu'au retour du Christ qu'il sera guéri."
Le fait est que c'est ledit enfant que j'ai vu en premier car il était juste à ma hauteur. Je le mets en détail après le tableau pour prouver qu'il y avait de quoi être saisie...
Au contraire, le tableau suivant m'a valu un bon fou-rire : en voyant la Marie dans son élan, j'ai pensé "Et hop !" tant elle semble gambader plutôt qu'être transportée au ciel...
Les Poli sont des peintres originaux, méconnus de nos jours. Gherardo et son fils Giuseppe tiennent un atelier commun à Pise en 1739. Ils se spécialisent dans les caprices architecturaux qui parodient les paysages de ruines arcadiens, célébration de l'Antiquité.
L'étirement en hauteur de l'architecture créé un effet fantastique de "dérèglement d'esprit", propre au caprice. Les personnages, minuscules, apparaissent comme de simples décors ou comme des figures de commedia dell'arte, les vrais protagonistes de la scène étant les statues.
les Poli mêlent ces influences maniéristes à un goût rocaille visible dans les motifs de volutes, coquilles ou cartouches, et dans la visee décorative de leurs œuvres. Cette « pittura giocosa » (peinture de divertissement) est très en vogue dans la Toscane des xv11e et xv111e siècles. Elle a été marquée par le séjour florentin de Jacques Callot.
Là, je dois dire que c'est la première fois que je vois une célébrité morte dans un état aussi... vert !
Jean Prouvé (1901-1984) est un architecte et designer français.
Ayant commencé sa carrière comme ferronnier d’art en suivant le mouvement artistique de l’École de Nancy, il délaisse progressivement le style Art nouveau pour s’engager, dans les années 1930, dans une voie plus expérimentale, avant-gardiste et moderne, qui utilise des matériaux nouveaux tels que l’acier inoxydable. Après la Seconde Guerre mondiale, en lien avec le programme de reconstruction en France, il développe plusieurs concepts d’habitat préfabriqué. À la suite de l’appel lancé par l’abbé Pierre, il conçoit également un prototype de maison à bas coût pour les démunis.
Relativement mal aimé de son vivant, Jean Prouvé bénéficie d’un regain d’intérêt et devient l’un des designers français les plus cotés.
Dès les années 1930, Jean Prouvé développe une réflexion sur la construction de mobilier destiné au marché scolaire. A travers ce type de mobilier, produit en série, c'est son objectif d'industrialisation et de standardisation qui peut être atteint, mais toujours dans un souci d'économie de moyens, de solidité, de fonctionnalité et de confort pour les élèves.
Après-guerre, dans un contexte économique d'urgence et de forte croissance démographique, Jean Prouvé répond également à des concours pour des bâtiments scolaires industrialisés. Les Ateliers conçoivent ainsi différents modèles d'écoles standard préfabriquées et facilement démontables.
Comme pour la plupart des créateurs, la chaise constitue pour Jean Prouvé une pièce clé, à la fois pour sa simplicité apparente et la complexité de sa construction. La série des chaises dites "Standard" est significative de sa pensée constructive, déclinant ses recherches permanentes autour des principes de légèrete et de résistance.
Des pieds en tôle pliée d'une grande solidité supportent aussi l'assise et le dossier. Les pieds avant peuvent ainsi être plus fins Depuis la première chaise de 1934, le modèle n'a cessé d'évoluer.
L'œuvre présente une réinterprétation de la Cène de Léonard de Vinci dans laquelle les apôtres sont remplacés par des hommes à têtes d'insectes personnifiant le pouvoir masculin dominant.
Le titre de l'œuvre est repris d'une photographie de Joel-Peter Witkin, que l'artiste reproduit au centre de son dessin et qui donne un sens macabre et cruel à la scène à l'opposé de celle de Léonard.
L'artiste née en 1976, profondément engagée, propose dans son œuvre une critique grinçante des valeurs dominantes qui régissent le monde occidental.
Feast of Fools appartient à la série des Patriarches débutée en 2004 et qui comporte 20 pièces à ce jour. Ce sont des personnages à tête d'insectes. Ils sont, comme le dit l'artiste «des insectes qui essaient de se faire passer pour des hommes».
Ils n'ont pas de nom et ne sont pas ce qu'ils font. Leurs attributs les caractérisent et symbolisent le pouvoir de l'argent, de la religion ou de la politique.
C'est une vision de l'omnipotence d'un capitalisme déshumanisé et cannibale.
A l'occasion des 30 ans du Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers, un expo temporaire présente les réalisations de créateurs verriers formés au CERFAV depuis 1991.
Voici ma sélection avec quelques explications.
Cette machine à coudre se met par magie à construire un majestueux vitrail.
La souplesse de sa courbe et l'élégance de sa trame lui donnent une spatialité inhabituelle. Sorti de son cadre mural, il acquiert une grande poésie, tout en gardant sa part de spirituel.
Les bleus utilisés pour teinter le verre renforcent l'impression d'élévation vers les cieux. L'artiste entend ainsi rappeler la sacralité des gestes traditionnels
Les œuvres de Lise Gonthier mêlent plusieurs techniques. Construites et structurées par de petits modules soufflés, travaillées à la canne à chaud, elles sont ensuite fusionnées au four. Les compositions obtenues révèlent des recherches de lignes et de cadrages abstraits, à la forte puissance expressive.
Designer à Paris, Marion Fillancq s'est spécialisée dans la création de bijoux de verre qu'elle définit comme des "éclats taillés à porter".
Ces bijoux incisifs, réalisés par taille directe du verre comme un silex, revalorisent cette technique ancestrale où le fait-main permet des créations sur mesure.
Dans cette œuvre-installation, Sandrine lsambert invite les visiteurs à observer à l'aide d'un microscope électronique des échantillons de murines en cristal, comme le ferait un biologiste pour étudier la division cellulaire.
De cette manière, les subtiles nuances du matériau sont révélées et leurs corolles polychromes rappellent les cellules d'un organisme vivant.
Au sous-sol, les vestiges des fortifications de la ville (15e - 17e siècle) abritent des verreries dont une belle collection de Daum.