Le centre d'art Hôtel de Caumont a accueilli la collection Thannauser, prêtée par le musée Guggenheim de New-York, avec des chefs d'oeuvres de de l’art moderne, de Manet à Picasso en passant par Degas, Gauguin, Cézanne, Van Gogh, Braque et Matisse.
Heinrich Thannhauser (1859-1935) et son fils Justin (1892-1976) ont été les mécènes, amis et promoteurs des artistes novateurs qui ont bouleversé le paysage artistique occidental. Tout en constituant une collection prestigieuse, père et fils organisent des expositions remarquables dans leurs galeries de Munich, Berlin, Lucerne et Paris.
En 1941, Justin Thannhauser s’installe à New York et s’affirme rapidement comme marchand d’art aux États-Unis. Sans successeur, il lègue les oeuvres principales de sa collection à la Fondation Solomon R. Guggenheim pour son musée de New York.
L'exposition regroupait d'autres oeuvres emblématiques : des toiles majeures de Picasso telle que Le Moulin de la Galette (1900), prêt exceptionnel du Guggenheim, ainsi que des chefs-d’oeuvre de Van Gogh et de Manet qui viennent de retrouver tout leur éclat, grâce à une campagne de restauration récente, mise en oeuvre à l’occasion de cette exposition.
Je me suis régalée mais je ne peux pas restituer pleinement la beauté des oeuvres : elles étaient, dans leur majorité, protégées par une vitre et je ne voulais pas gêner les visiteurs en imposant de longues prises de vue.
Curieusement, je n'avais encore jamais vu d'oeuvre de la période impressionniste ou fauve de Picabia, seulement ses fantaisies dadaïstes, alors ce portrait de Mistinguett m'a saisie par surprise :
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire devant ce nu de Matisse, comme un Adam avec une absurde feuille de vigne, seul au milieu de nulle part...
Je n'aurais pas soupçonné que ce "Moulin de la Galette" soit de Picasso, peut-être parce que les yeux de femmes, au premier plan, m'ont fait penser à Van Dongen.
Les trois portraits suivants sont de Pablo Picasso et le moins qu'on puisse dire c'est que son style était versatile. Le troisième, avec ses à-plats de couleur m'a fait penser à Roy Lichtenstein, et j'ai pensé faire un rapprochement exagéré.
Néanmoins, après recherche, j'ai découvert que les biographes de Lichtenstein évoquent sa rencontre manquée lorsque, soldat à Paris, il se rendit à l’atelier de Picasso et n’osa pas frapper à sa porte. C’est au début des années 1960, alors qu'il était l’une des figures de proue du Pop Art naissant, que Lichtenstein peignit une première série d’œuvres inspirées de Picasso : portraits, natures mortes, série des Femmes d’Alger...
Me voici rassurée, mon cerveau ne bat pas la campagne !