Vertikal - Mourad Merzouki et la Compagnie Käfig - Maison de la Danse de Lyon

Après les arts du cirque et les arts martiaux, Mourad Merzouki a découvert, en 1988, la culture hip hop. La danse de rue lui à ouvert la voie vers d'autres mondes chorégraphiques, l'ameant, en 1996, à fonder la compagnie Käfig.

Merzouki, pour le citer, aime "aller à la rencontre de ce qui lui est étranger". Comme  le hip-hop est très ancré dans le sol, il a voulu expérimenter l'espace au-dessus : avec Vertikal, il chamboule les repères, transformant la danse en un jeu de voltige et de contrepoids qui défie la gravité.

Si le contexte aérien permet de nouvelles libertés de mouvement, il enlève aussi des repères et des appuis.  Il a dû y avoir beaucoup de travail pour parvenir à ce résultat, mettant danseurs et danseuses à rude épreuve.

Le fait est que l'effort ne se voit pas : seule reste la virtuosité.

La musique d'Armand Amar est un électro mêlé de voix, cordes et piano, parfois planant, souvent entêtant à la manière d'un Phil Glass, très en phase avec la danse.

La chorégraphie très animée met en valeur la qualité exceptionnelle des artistes, qu'elle soit athlétique ou émotionnelle.

Néanmoins, une trop grande part est donnée à ces corps-à-corps très en vogue, engagement/dégagement, suite de torsions qui tournent à la contorsion, surtout quand la troupe entière se met à gesticuler. Le parti pris des pieds en crochet propre au hip-hop en baskets a des allures grotesques dans les portés en  mouvements fluides et  pieds nus.

Le décor façon mur d'escalade permet un spectaculaire déploiement de force et de vitesse, dans le final époustouflant, mais le plus prenant reste ce moment de surprise quand, soudain emporté/es par un filin invisible, danseurs ou danseuses se  mettent à flotter, voire à tournoyer dans la lancée d'un mouvement de hip-hop au sol. 

Vertikal est un hybride qui me laisse un sentiment mitigé, mais l'ovation qu'il a remporté ce soir prouve qu'il a trouvé son public.