Le Temps des Gitans, Chat Noir, Chat Blanc, Underground, Arizona Dream... Emir Kusturica, comme cinéaste, a remporté deux Palmes d’or au festival de Cannes.
En parallèle, il est également guitariste dans le No smoking orchestra, un groupe né à Belgrade dans les années 1980. Teinté de contestation, le groupe s'est très vite fait connaître pour le son unique qu'il répand joyeusement à travers le monde, au croisement du rock, du jazz manouche et des musiques d'Europe de l'est.
La tournée du moment est celle de l'album Corps diplomatique, un mélange déconcertant de styles, dans lesquels guitare, basses et cuivres saupoudrés boucles électro, côtoient violon et accordéon, le tout dans une esthétique visuelle mexicaine (allez savoir...).
Au gré des morceaux et des instruments mis en avant, on croise du ska, des mariachis, des riffs à la Shaft, du groove incandescent, quelques mesures de Pink Floyd, d'autres du Boléro de Ravel, sans oublier des chants slaves et en fil rouge entre les morceaux, l'intro de la Panthère rose. Le saxo, le violo et l'accordéon étaient particulièrement bons.
Pour couronner le tout, les musiciens sont descendus en file indienne dans le public dont une bonne partie les a suivis, formant une chenille enthousiaste.
Malheureusement, des basses exagérées tuaient l'effet de fanfare et le volume sonore inacceptable m'a obligée à quitter le concert au bout d'une heure et quart, malgré les bouchons d'oreille, tant la sensation physique devenait inconfortable.
J'ignore quelle est la part du Transbordeur dans les réglages mais j'ai trouvé regrettable que cette salle à la jauge maximale de 1800 personnes soit sonorisée comme le Stade de France.