Le musée des Beaux-Arts de Bâle se visite en trois temps : le bâtiment ancien (Hauptbau), l'extension nouvelle (Neubau) et un édifice séparé pour des expositions temporaires (Gegenwart).
Le Hauptbau du Kunstmuseum Basel fut conçu en 1936 par Rudolf Christ et Paul Bonatz, tous deux représentants d’un modernisme conservateur.
Le rez-de-chaussée est consacré à la collection d’art bâlois, tandis que l’entresol présente des œuvres de la Collection Im Obersteg. Le niveau 1 accueille les collections du Moyen Âge et de la Renaissance ainsi que des 17e, 18e et 19e siècles. Les œuvres d’art moderne et d’art moderne européen d’après-guerre sont exposées au niveau 2.
Les salles sont souvent éclairées par de grandes fenêtres ou des lumières fortes, ce qui crée des reflets gênants pour les photographies. J'ai fait de mon mieux pour capter ce qui m'a plu.
J'ai bien aimé les images macabres d'Otto Plattner, de 1920 :
J'ai trouvé cette oeuvre comme un bon intermède comique :
Le tableau suivant est à voir de près car, par la fenêtre en bas à droite, on peut distinguer nettement les roustons du monsieur : on se retrouve penaude, avec le sentiment d'avoir donné dans le voyeurisme, hé ! hé !
Ce n'est pas le thème qui m'a intéressée dans le tableau suivant, mais le regard malicieux du garçon, capté comme par un photographe.
Ma grande découverte est Ferdinand Hodler, dont je n'avais jamais entendu parler alors qu'il est l'artiste suisse qui a le plus marqué la fin du 19e siècle et le début du 20e.
Ses tableaux ont une présence si forte qu'ils attirent dès qu'on entre dans la pièce.
Le tableau suivant, d'une étonnante modernité, ne rend guère en photographie car son effet repose sur la matière. J'ai donc aussi fait un plan rapproché, ce qui a déclenché l'alarme et m'a valu les foudres de la gardienne.
Enfin... foudres... étant donné le doux tempérament des Bâlois, ça s'est traduit par un regard réprobateu mais c'était largement suffisant car je me sentais déja bien embarrassée !
En entrant dans une salle, autrement classique, je m'étonne de voir un tableau apparemment limité à une brume rougeâtre. En tournant la tête, je découvre que c'est une suite de 1973, par Gerhard Richter, un peintre versatile que j'aime beaucoup.
En 1972, il admire l’Annonciation du Titien à Venise. «Je voulais l’avoir pour moi, j’ai donc cherché à en faire une copie, dans la mesure de mes possibilités, explique-t-il. Or, je ne suis pas arrivé à un résultat fût-ce à moitié correct…» De retour dans son atelier, Richter peint cinq variations de cette Annonciation où l’archange Gabriel et la Vierge se dissolvent en tourbillons chromatiques de plus en plus abstraits.
De près, la matière picturale conserve la trace du large pinceau et le souvenir du geste virevoltant du peintre. De loin au contraire, le spectateur reconstruit mentalement l’œuvre du Titien, jusque dans sa composition et ses couleurs.
C'est une expérience fascinante.
L'accès à l'annexe nouvelle se fait par l'intérieur du bâtiment initial donc on ne peut voir son architecture qu'après en être sorti...