Interprétées par les mêmes artistes et présentées le même jour, ces pièces courtes sont aussi écrites par le même auteur : c'est le parti pris de Philippe Decouflé qui s'est dit marqué par les spectacles de danse moderne construits de la sorte. De Georges Balanchine à Merce Cunningham en passant par Martha Graham et Alwin Nikolais, les chorégraphes américains qui l’ont influencé présentent presque toujours des spectacles modulables composés de pièces courtes.
Pour lui ce système convient bien à la danse, où l’écriture est souvent plus poétique que narrative, et où le format doit être adapté au sujet. Il ajoute
"Mon attachement aux formats courts me vient du rock’n roll : des morceaux brefs et efficaces gagnant en puissance ce qu’ils perdent en longueur."
Les pièces forment une mosaïque d'atmosphères qui font la part belle aux corps dansants, avec un bémol pour Voyage au Japon qui détonne et relève plutôt de la satire théâtrale.
L'enchantement surgit d'un savant mélange d'évocations fugaces : les figures de ballet croisent celles du hip-hop, et s'y glissent parfois des prouesses d'acrobate qui nous rappellent que Decouflé est passé par l'école du cirque d'Annie Fratellini.
Si les quelques bandes vidéos sont parfois superflues, un superbe effet de draperies diaphanes enrobe de lumière le duo aérien : la danseuse en suspension semble emporter son partenaire au sol dans une étreinte magique.
Un piano devient percussion, nid d'amour ou vagabond ; la musique baroque rencontre les costumes africains ; deux femmes n'en font plus qu'une telles une déesse indienne...
Enchainant duos, duels, solos et jubilation en groupe, la nouvelle création de Philippe Decouflé est toujours animée par une profonde humanité.
Vous avez jusqu'au 29 septembre pour découvrir le spectacle, alors ne tardez pas !
Du 20 au 29 septembre 2017 à la Maison de la Danse
1 h 30 environ
Création 2017 - Compagnie DCA / Philippe Decouflé - 7 interprètes
Direction : Philippe Decouflé - Assistante chorégraphique : Alexandra Naudet
Musiques originales : Pierre Le Bourgeois - Peter Corser Raphael Cruz et
Violette Wanty pour leur duo Cengiz Djengo Hartlap - Textes originaux : Alice Roland
Éclairages et régie générale : Begoña Garcia Navas
Conception vidéo et réalisation : Olivier Simola et Laurent Radanovic
Scénographie : Alban Ho Van, assisté d’Ariane Bromberger
Création costumes : Jean Malo, Laurence Chalou (Vivaldis)
Assistés de : Charlotte Coffinet et Peggy Housset
Régie plateau et vols : Léon Bony - Régie plateau et construction : Guillaume Troublé
Régie son : Jean-Pierre Spirli
Musiques additionnelles :
Antonio Vivaldi : extraits du Stabat Mater (Andreas Scholl, Ensemble 415 Chiara Bianchini) et du Concerto pour 2 Mandolines en Sol Majeur (Claudio Scimone) / Antonio Carlos Jobim, Samba de Uma Nota Só (The composer of Desafinado Plays) Hoopi Sol, Farewell Blues / Joseph Racaille, Cléo Mambo / Tau Moe Family, E Mama Ea / Paulinho Da Viola, Dança de Solidão / Shugo Tokumaru, Bricolage music (Toss album)