Il y a un monde fou, dans le vieux Colmar, et ça parle tout un tas de langues différentes. Je ne pensais pas que la ville attirait autant de touristes à pied, en petit train voire en calèche...
En chemin, je m'arrête pour cueillir un bretzel tout frais, en guise de petit déjeuner.
Le passage à la cathédrale, ou plutôt, la collégiale Saint-Martin, a été plus que bref car il y avait une messe en cours.
La promenade m'a menée au musée Bartholdi dont j'ai appris en arrivant à Colmar qu'il en était natif.
Dans la cour, trône une édifiante statue des "Grands soutiens du monde : Justice, Patriotisme, Travail".
Le musée est dans la maison de l'artiste et on a, à grands traits, une idée de sa carrière.
Je le connaissais pour la statue de la LIberté et la fontaine des Terreaux, mais j'ai découvert l'ampleur de son oeuvre, portée par une forte personnalité.
Il est étonnant que Hollywood ne se soit pas jeté sur sa biographie !
Malheureusement, la plupart des documents, maquettes et ébauches sont dans des vitrines pleines de reflet, ce qui limite les prises de vue.
La première figure est celle du petit tonnelier, dont la version en étain est perchée sur la Maison des Têtes, tellement haut qu'on ne peut le discerner :
Le Jeune vigneron alsacien (1869) fut commandé par la municipalité de Colmar pour orner le marché couvert. Une niche avait été aménagée dans l'angle sud-ouest du bâtiment et le vigneron y est toujours puisque je l'y ai vu, plus tard... buvant de l'eau !
La fontaine Bruat, vue dans le parc en début de séjour, avait été démolie par les Allemands en 1940. Des Colmariens courageux sauvèrent les têtes en grès et, à la Libération, les restituèrent à la Ville. Elles datent de 1863.
Le jeune Albert Schweitzer possédait une reproduction en plâtre de l'Afrique et raconat combien il avait été fasciné par la mélancolique expressivité de son visage.
"La petite alsacienne au bouquet tricolore" (1883) est peut-être une figure allégorique de l'Alsace annexée ou peut-être une métaphore plus secrète car Bartholdi n'exposa jamais cette oeuvre intime.
C'est sûr que la sculpture du "Génie dans les griffes de la Misère" (1859) n'est pas d'inspiration autobiographique...
Dans cette pièce, la décoration à base de vaisselle en céramique enchâssée est vraiment originale. Notez les vases retournés, au plafond :
En 1855, Bartholdi s'embarque sur l'Osiris, il voyage en Egypte et au Yémen. Il rapporte de son voyage des photographies, esquisses et aquarelles. Sous le pseudonyme d'Amilcar Hasenfratz, il peint quelques tableaux.
Au Salon de 1857, Bartholdi expose "La lyre chez les Berbères", une sculpture inspirée de son voyage. Il s'agit d'un lyre éthiopienne "kissar". Les musiciens paraissent plus abyssiniens qu'Egyptiens et le terme "berbères" est en fait une appellation très générale.
C'est la seule sculpture qui fut inspirée à Bartholdi par les "choses vues en orient".
En tout cas, je la trouve très belle.
J'apprends que Bertholdi a aussi fait le Lion de Belfort, qu'il faudra que j'aille voir car il a l'air très imposant. Hélas, les travaux préparatoires (études félins, postures diverses...) sont exposés d'une manière qui ne permet pas de les photographier.
Je repars bien décidée à en lire plus sur Bartholdi.
Mais pour le moment, la promenade reprend...