La conférence est bouclée, me voici libre de me promener, après avoir rejoint mon hôtel près du centre.
Il fait 25° sous un soleil radieux, c'est le bon côté. Le moins bon côté, c'est la marée de touristes très laid/es boudiné/es dans des shorts, affublé/es de sandales immondes et de chapeaux ridicules.
Apparemment, Dublin est une plage et il y a un concours de débraillé.
Bref. Digne dans mes souliers vernis, je les ignore autant que possible pour profiter de la promenade.
L'arrivée à Trinity College augure mal : la densité de la foule est celle d'une foire. Je n'envisage même pas une visite guidée et me dirige directement vers l'exposition du livre de Kell. Premier choc : une queue de 30 mn. Deuxième choc : 13 €. Troisième choc : ça ne les vaut pas.
D'une part, j'ai déjà vu de plus belles bibliothèques (comme la Pruksaal de Vienne) et pour ce qui est des manuscrits, il y a si peu à voir que le prix est exagéré.
La prétendue "exposition" qui entoure les quelques livres consiste en un morceau de velin et de très nombreux panneaux descriptifs dont le contenu est lisible sur Wikipedia.
Les photos n'étaient permises que dans la bibliothèque et avec la cohue, ça relevait de la performance.
Capturer la harpe de Brian Boru m'a demandé un quart d'heure de patience, le temps qu'un troupeau de Japonaises posent à tour de rôle, les doigts en V, devant la vitrine.
Et c'est tout. Enfin, presque : pour sortir de là, il faut traverser une boutique de souvenirs bondée et comme souvent, j'ai été assaillie par des touristes qui voulaient des informations sur la marchandise, alors que j'avais un sac à main et ne portais pas la tenue des vendeurs.
C'est dans un état proche de l'hystérie que j'ai pu reprendre mon chemin, avec la ferme intention de boire une bière pour me remettre. Au début de Fleet street, un pub m'a paru intéressant et ce fut une bonne intuition.
Le Palace a été un havre de paix.
L'idée m'a parue encore meilleure quand j'ai repris mon chemin en traversant Temple bar. Cohue, supermarché de souvenirs, racoleurs devant les bars, soiffards surexcités, c'était moins festif que dérangeant, alors j'ai pressé le pas.
Nouvel objectif : le Brazen Head, plus vieux pub d'Irlande, à bonne distance de Temple bar.
Je trotte en passant devant Saint Audouen, une église du XIIe siècle.
Ma longue marche n'est pas récompensée : le plus vieux pub d'Irlande est devenu une attraction très mise en scène et ça relève d'un disneyland.
Je ne m'attarde pas.
Il est près de 15 heures et mon estomac se rappelle à mon bon souvenir. Nouvel objectif : un "Fish and chips".
Cet endroit m'a fait bonne impression et ça s'est confirmé en entrant : pas d'odeur de friture.
Un chauffeur de taxi m'avait dit de toujours demander "fresh" et non "square" car il s'agirait de morceaux surgelés.
Pour autant, avec 6,50 €, je n'attendais pas à avoir un filet de morue entier, en plus des frites !
A défaut de chaises, je repars avec mon cornet glissé dans un sac en papier, pour chercher un banc public. Le seul que je trouve est occupé... par une statue de Jésus Christ, d'après les pieds blessés, donc j'opte pour la pelouse.
Mon en-cas est succulent de fraîcheur mais je bougonne en me brûlant les doigts.
Ce n'est qu'au moment de jeter le cornet que je découvre qu'il y avait dessous une fourchette en plastique (biodégradable) *soupir*
Nouvel objectif : Merrion square pour la statue d'Oscar Wilde.
Par chance, je tombe sur la statue de Molly Malone, sujet d'une chanson populaire.
Là encore, il a fallu patienter puisqu'apparemment tous les mâles tenaient à se faire photographier en train de lui peloter les seins.
C'est fascinant de voir que certaines plantes trouvent le moyen de pousser dans la pierre.
J'arrive dans Grafton street qui est le stéréotype de la rue piétonne marchande, avec enseignes de chaînes et magasins de luxe. Aucun intérêt, si ce n'est le bizarre emploi de porteur de signalétique temporaire...
Un odeur d'arabica absolument délicieuse m'attire chez Butler's, un endroit qui vend du café à emporter et des chocolats.
Le meilleur de l'histoire : avec chaque boisson, on vous offre un chocolat !
J'ai opté pour une bouchée amande/café et suis allée m'asseoir dans St Stephen's green pour savourer le tout tranquillement.
Les "canards" avaient une drôle d'allure..
Requinquée, j'ai repris la balade avec un crochet par Dawson street, élégante avec ses bars et restaurants.
Le plus époustouflant est le Café-en-Seine, un monument d'Art déco.
C'est la sortie des bureaux et les pubs débordent, dans une ambiance détendue qui fait plaisir à voir.
Au passage, j'ai remarqué qu'il y a beaucoup d'horloges, dans la ville, alors que ça se perd en France.
En voyant passer cet étrange véhicule, je découvre d'où viennent les casques à cornes sur les têtes de touristes.
Voici enfin Merrion square, que je traverse à la recherche d'Oscar....
Ce moment étrange où je rentre à l'hôtel qui est d'abord un pub... et très achalandé !
Je commande un cidre pour compenser le barouf qui va sûrement résonner dans ma chambre.
De toute façon, il faudrait aller trop loin pour se plaindre :
Finalement, aucun souci : ma maison de poupée est située au calme, deux étages plus haut.