Le Bode-Museum porte le nom de son premier conservateur, le directeur des Musées royaux, Wilhelm von Bode. Il fut édifié de 1897 à 1904, par l'architecte berlinois Ernst Eberhard von Ihne. Il est doté d'une coupole en verre surplombant le hall d'entrée où est installée la statue équestre de Frédéric III de Prusse
Le reste du musée jouit, lui aussi, d'une architecture magnifique avec de nombreuses salles aux plafonds chargés, des escaliers imposants et des boiseries raffinées.
C'est un bijou de musée qui vaut le détour.
Les collections sont absolument superbes, avec beaucoup de sculptures antiques et byzantines. J'ai photographié uniquement ce qui m'a saisie, soit pour la beauté, soit pour n'avoir encore jamais vu de telles choses (et c'est peu dire, au vu de la cadence à laquelle je dévore des musées !)
Par exemple, cet ancêtre de la machine à sous : quatre parieurs faisaient tomber chacun une bille de couleur du sommet de la sculpture dont les pentes irrégulières rendent le cheminement imprévisible. Le gagnant était celui dont la bille arrivait la première, sans avoir été éjectée, dans le réceptacle placé en à l'arrière,
J'ai bien aimé ce Jésus, sorti des jupes de sa mère, et encore grassouillet :
Et j'ai été stupéfaite de cette version du Christ en croix avec les épaules articulées. Il n'y avait pas d'explication ; peut-être était-il conçu pour être démontable (?) et descendu lors de reconstitutions rituelles.
Si un/e de mes lecteurs en sait plus, je serai heureuse de bénéficier de ses lumières.
Jésus gigote ! je n'avais encore jamais vu une posture aussi naturelle et joyeuse.
Nouveau pour moi, aussi, des représentations de Jésus sur son âne. Pour le premier, on dirait qu'il était conçu pour être promené sur un véritable animal.
Vu la tête des anges qui élèvent la Madeleine, j'ai l'impression qu'il va y avoir une sacrée fiesta, là-haut.
Voilà une couleur inhabituelle, pour Marie, mais elle n'est pas encore une figure historique : juste une femme qui vient d'apprendre qu'elle est en cloque alors qu'elle est encore vierge...
Un prédecesseur du Manneken Piss:
La tendresse est merveilleusement rendue, dans ce bois peint :
Ces deux-là ont l'air penaud, et on se demande bien pourquoi :
La photographie ne lui rend pas hommage mais ce Cranach est d'une grâce infinie :
Cette figurine est impressionnante car elle est articulée même aux doigts et aux orteils. A mon grand regret, le cartel ne donne aucune information sur son usage.
Ce pourrait être un modèle pour le dessin mais j'en doute car les pieds ne requéraient pas tant de détail.
Peut-être une poupée luxueuse ? J'en doute, avec cette touffe pubienne...
Ces objets sculptés font office de boîtes à reliques ou à trésors. Les cordons de celui de gauche permettent d'écarter deux volets derrière lesquels sont peintes des miniatures.
Grâce à cette sculpture, on sait que le paradis est un endroit où on se tape des cocktails. Il y a trois raviers en or, sous les fesses de l'ange mais aucune explication sur le cartel quant à ce que c'était censé contenir.
Alors, la sculpture qui suit est plutôt dégoûtante et j'ai dû chercher l'histoire pour comprendre :
C'est en fait une représentation d'un acte exemplaire de piété filiale.
Cimon a été condamné à mourir de faim en prison. Sa fille Péro obtient la permission de visiter son père, mais les gardiens s'assurent qu'elle ne lui apporte pas de nourriture. Le vieillard ne mourant pas, l'un des gardiens exerce une surveillance et s'aperçoit que Péro donne le sein à son père.
Le préteur et les juges, avertis, décident de libérer le prisonnier. Cette histoire est rapportée, avec des variantes, par divers auteurs anciens.
Pour quitter le musée, je traverse une exposition temporaire sur Canova et la danse. Il y a de jolies esquisses et quelques statues impossibles à photographier du fait des lumières.
Je n'ai donc saisi que les deux ci-dessous, avant de reprendre ma promenade vers le musée suivant.