a choisir de réécrire les dialogues pour aborder le domaine Orient/Occident non dans leurs différences religieuses mais dans leur point de vue commun sur le contrôle et l'exploitation des femmes.
Cette tribune, certes louable, a introduit des lourdeurs de dialogue et considérablement rallongé l'oeuvre : nous n'avons pas été convaincue par ce parti pris, d'autant que Mozart s'était très impliqué dans le livret, le faisant modifier par pour qu'il s'accorde à la musique qu'il avait en tête.
Heureusement, les arias sont bien là et la distribution leur fait honneur.
Sous la baguette de Stefano Montanari, l'orchestre a la grâce de laisser de l'espace aux chanteurs pour déployer leurs émotions.
Sur scène, le décor de murs mobiles, qui tantôt protègent et tantôt enferment, sont un écrin en clair-obscur pour les contrastes : Selim comme Osmin, vêtus de gris, sont loin de la caricature en "mamamouchi", tandis que Belmonte déborde de froufrous.
Cyrille Dubois en est la voix élégante, à laquelle les nasales donnent un grain baroque inéressant. Il fait primer les nuances sur la puissance, avec néanmoins de belles tenues.
Par contraste, Marten aller arte,
Un velours pour l'oreille est la basse enveloppante de ,
L'astucieux Pedrillo de Michael Laurenz est très bien rendu et s'l n'est pas au mieux dans le mezza voce, il met toute son énergie dans le Frisch zum Kampfe et ses aigus difficiles.
Jusqu'au 15 juillet 2016 à l'Opéra de Lyon -
de Johann Gottlieb Stephanie d’après une pièce de Bretzner
Mise en scène et réécriture des dialogues Wajdi Mouawad
Direction musicale Stefano Montanari - Dramaturgie Charlotte Farcet
Décors Emmanuel Clolus - Costumes Emmanuelle Thomas
Orchestre et Choeurs de l’Opéra de Lyon
Konstanze Jane Archibald (soprano)
Belmonte Cyrille Dubois (ténor)
Blondchen Joanna Wydorska (soprano)
Pédrillo Michael Laurenz (ténor)
Osmin David Steffens (basse)