Voilà des hommes qui en ont ! C’est sur pointes et en tutu qu’ils le prouvent, revisitant le répertoire classique avec un humour dévastateur.
La compagnie exclusivement masculine est un phénomène depuis sa création en 1974 à New York. Pour autant, le parti pris comique ne gâche pas une technique irréprochable : les danseurs ont beau donner dans le grotesque, ils sont tous issus de prestigieuses académies.
Pour leur tournée en France, ils nous offrent quatre pièces réjouissantes, actuellement en scène à la Maison de la Danse de Lyon.
En introduction, une voix hors-champ annonce que la compagnie est dans la lignée des fameux Ballets russes, et présente les solistes aux noms slaves féminins de fantaisie. Et celle qui ne dansera pas est justement "Natacha Notgoudinova"...
L'acte II du Lac des Cygnes donne le ton : toute la grâce est là mais peu à peu s'infiltrent des impertinences qui désacralisent le romantisme exacerbé : faux faux-pas, gestes de poules et duo cabotin. Le fameux pas de quatre, bien qu'impeccablement synchrone, suscite l'hilarité par les mimiques d'une des ballerines bien empotée.
Force est d'admirer la maîtrise des pointes : cette particularité n'étant au départ enseigné qu'aux filles, on imagine le travail qu'il a fallu à ces hommes pour plier leur corps à une telle discipline.
Il est d'ailleurs troublant de voir à quel point la différence danseur/danseuse s'efface.
Bien sûr, les carrures sont un peu plus larges et les tailles moins fines, mais pour certains, ce n'est que la pilosité qui est révélatrice.
Le spectacle continue dans un style très différent : Patterns in Space, pastiche de Merce Cunningham, est dansé avec un sérieux totalement ruiné par les deux musiciens inspirés par John Cage jouant solennellement d'un attirail improbable, allant de la casserole au kazoo, en passant par le gargarisme et l'épilateur électrique.
Retour aux grands classiques avec une Mort du Cygne par Raffaele Morra, alias Lanska Dumbchenko, avec un allant clownesque. Ce n'est d'ailleurs pas le meilleur du spectacle dont la réussite réside plutôt dans des détails cocasses ajoutés à une base académique.
LES BALLETS TROCKADERO DE MONTE-CARLO - 19 danseurs
Le Lac des cygnes (Acte II) - Musique Piotr Ilitch Tchaïkovski - Chorégraphie d’après Lev Ivanovich Ivanov - Costumes Mike Gonzales - Décors Jason Courson - Lumière Kip Marsh
Patterns in Space - Chorégraphie d’après Merce Cunningham - Musique enregistrée Andrew Franck - Musique live d’après John Cage - Costumes Ken Busbin - Lumière Tricia Toliver
La Mort du Cygne - Musique de Camille Saint-Saens - Choréraphie d'après Michel Fokine
Esmeralda (Pas de six) - Musique Cesare Pugni - Chorégraphie d’après Marius Petipa - Remontée par Elena Kunikova - Costumes David Tretault - Lumière Kip Marsh
Don Quichotte - Musique Ludwig Minkus - Chorégraphie d’après Marius Petipa et Alexander Gorsky - Costumes Mike Gonzales - Lumière Kip Marsh - Décors Robert Gouge
Tournée :
16/03/2016 Istres (13) – Théâtre de l’Olivier
17-18/03/2016 – Aix-en-Provence (13) – Théâtre de Provence
20/03/2016 – Canens (06) – Grand Auditorium du Palais des Festivals et des Congrès
22-23/03/2016 – Bordeau (33) – Opéra National
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Les Ballets Trockadero de Monte Carlo - The World's Foremost All-Male Comic Ballet Company
Backstage with the Trocks The Ballet Bag popped by the Peacock Theatre to spend some time backstage with the Trocks. Philip Martin-Nielson: an autistic life transformed by dance The Guardian speaks