En 1532, Nicolas Machiavel dédiait à Laurent II de Medicis son traité d’éducation politique, avec cette pensée : “Je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes.”
Souvent considéré comme un cynique, il se piquait de donner à la République de Florence une force politique, quand elle ne brillait que par les arts et le commerce.
Il n’avait cependant aucune illusion quant aux hommes qu'il pensait méchants par nature, déclarant, comme le rappelle "
C’est sous cet augure terrible que le metteur en scène a transposé le texte en une session d'apprentissage au pouvoir.
Le portrait qui surplombe le décor d'une de ces salles de formation stéréotypées n’est d'ailleurs pas celui du pâle dédicataire mais bien celui de César Borgia, souvent cité par Machiavel mais resté célèbre comme un tyran enclin aux crimes politiques.
D'emblée, le public est requalifié en peuple devant lequel les trois aspirants au pouvoir vont devoir se livrer à un jeu de rôles sans concessions, encadré par deux formateurs et illustré de pauses musicales, sous prétexte d'apprendre à chanter en choeur le "Tu dormi, io veglio" de Tromboncino.
Pour la première leçon, c'est une galette des rois qui détermine qui portera la couronne car, comme le rappelle Nicolas, incarné par le formateur en manteau Renaissance, c'est parfois le hasard qui désigne celui à qui échoit le pouvoir.
A l'image du texte qui se voulait pragmatique, la session se déroule ensuite sous forme d'exercices au cours desquels les stagiaires se débattre pour s'emparer du pouvoir et surtout le garder : il faut avoir des finances solides, former des alliances, mener des guerres, s être méchant avec intelligence pour être craint sans être haï.