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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Venise : La Traviata

Publié le 21 Février 2015 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Venise, Promenade, Voyage, Opéra

Venise : La Traviata

La distribution des rôles principaux variant selon les jours,  voici celle qui était à l'affiche : 

Venise : La Traviata

Verdi aurait voulu que son opéra soit joué en costumes contemporains, et seule la censure l'avait obligé à placer l'action un demi-siècle plus tôt.

Ainsi, le choix de modernité de Carsen est aussi pertinent que réussi.

Au lever du rideau, Violetta la dévoyée (« traviata ») prend la pose sur son lit tandis que dans l’ombre  des  hommes en costume croisé lui tendent tour à tour des liasses de billets.

L’atmosphère intime est vite remplacée par une scène de fête sur laquelle règne Violetta, dominant en rouge la bande de noceurs.

Avec une cinquantaine de choristes pour entonner le Libiamo, le rendu est impressionnant.

 

 

Venise : La Traviata

Dans cette ambiance étourdissante, Alfredo parvient à se distinguer, en se mettant au piano ou jouant les paparazzi.

Quand les invités se retirent, Alfredo reste pour se déclarer et Violette se laisse attendrir, consciente malgré tout que son destin n'est pas si simple. 

Alternant la douceur et la puissance, Francesca Dotto est particulièrement convaincante et son Sempre libera est plein d'une insolente provocation.

Venise : La Traviata

Le deuxième acte nous montre les amoureux retirés à la campagne, bercés de l'illusion d'une nouvelle vie.

Le solo de Franceso Demuro chantant le bonheur candide d'Alfredo d'une grande musicalité et l'on se prend à le croire mais le décor est parlant : si les arbres en arrière-plan semblent faire barrage contre les turpitudes de la ville, les feuilles qui en tombent et jonchent le sol sont rien moins que des billets de banque...

 

 

Venise : La Traviata

Luca Salsi, imposant en Germont père, joue admirablement l'ambiguité de cet homme soucieux des conventions qui ne peut s'empêcher d'être ému par Violetta,  même s'il ne recule devant aucun argument pour exiger qu'elle rompe avec Alfredo.

Ainsi la Traviata retourne à son ancienne vie. Un décor de fête recouvre à vue le sol jonché de billets. 

La réception de Flora est transposée dans un cabaret. Des bohémiennes et matadors, Carsen a fait des danseurs qui prennent place sur une scène parmi des invités  qui boivent et jouent, pour tromper l’ennui.

Leur numéro volupteux souligne, au fond, la décadence qui happe la malheureuse Violetta.

Le retour à la réalité est rude au moment où Alfredo, ivre de passion contrariée, lance l’argent  du jeu au visage de Violetta. L’affront public suscite en tous la compassion

Elle est pourtant seule au dernier acte, à bout de forces dans son appartement délabré. Quand Alfredo, à qui son père a révélé la cause de la rupture, revient enfin vers elle, il est trop tard.

Venise : La Traviata

Dans une scène déchirante, Violetta pardonne et se convainc qu'elle va guérir pour être heureuse enfin. 

Quand dans un dernier sursaut, elle se lève, tous les balcons de la Fenice s’allument pour l'éclairer, avant de s'éteindre avec son dernier souffle. 

Les applaudissements sont à la mesure de la qualité du spectacle.

Venise : La Traviata
Venise : La Traviata

C'est chargée d'émotions que je quitte le théatre, en flânant à la nuit tombée.

 

Venise : La Traviata
Venise : La Traviata
Venise : La Traviata
Venise : La Traviata
Venise : La Traviata
Etrange rencontre...

Etrange rencontre...

Je fais une pause pour manger un morceau avec, en dessert, de délicieux cannoli à la pistache :

Venise : La Traviata

Il me reste encore une journée dans la ville donc... à suivre !

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A
ça fait rêver...<br /> j'étais allée à l'opéra de Nancy voir roméo et juliette j'étais déjà émue, alors là à la Fenice, mazette j'ose même pas imaginer<br /> ça a duré combien de temps ?
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