Etre réveillée par des criaillements de mouettes, c'est inattendu. Quand on est une citadine, bien que Venise soit sur la mer, son architecture n'évoque pas le littoral.
Passée la surprise, il me reste à repartir en promenade pour une dernière visite avant de rallier l'aéroport. L'ennui, c'est qu'il pleut des cordes...
Par chance, le palazzo Fortuny est adossé à mon hôtel, avec une exposition temporaire sur la riche excentrique Luisa Casati, dite la "Divine Marquise".
Muse et mécène, elle cultivait une attitude de femme fatale, se voulant fascinante jusqu'à utiliser de la belladonne pour rendre immenses ses pupilles noires et porter en collier des serpents vivants.
Un coup d'oeil dans la cour intérieure et je repars sous une pluie légère.
Le niveau de l'eau est quand même monté, incitant les habitants à installer des panneaux étanches pour protéger les entrées.
Curieuse, je pousse jusqu'à San Marco pour voir à quoi elle ressemble en hiver.
Lorsque j'avais séjourné un mois d'août et on se serait cru dans une sorte de fête foraine, avec les marchands ambulants et les tenues bariolées des touristes nourrissant les pigeons.
Les pigeons et les touristes sont bien là, mais l'acqua alta doit menacer, car la ville a installé les passerelles.
Voulant faire un tour du côté du Rialto, je mets en chemin mais le dédale est plus fort que moi.... Au moment où je me résigne à interroger un commerçant, je m'aperçois que je ne dois pas être la seule car l'un deux, probablement saturé, a installé un panneau bien en vue :
Une matrone italienne, accompagnée de sa famille m'accoste pour me poser une question : s'en suit un échange surréaliste car j'ai cru entendre qu'elle me demande ce qu'est une parrocchia (paroisse/quartier).
Comme je tente une définition, elle désigne perplexe mes cheveux et en même temps que je les palpe pensant qu'il y a un problème, je comprends soudain qu'elle m'a demandé, où trouver une parruccherìa, c'est-à-dire un salon de coiffure !
Dans un éclat de rire général, je repars en me rengorgeant de fierté, puisque j'ai l'air de savoir où je suis alors que je suis totalement larguée.
Peu après, je suis rassurée quant à la direction que j'ai prise car je tombe sur un embarcadère de traghetto, ces gondoles-navettes qui permettent de traverser le Grand canal moyennant 2 € :
Au détour d'une ruelle, je découvre un petit jardin public et, surtout, le seul chat qui ait croisé ma route alors qu'ils sont des milliers à Venise. Sans doute la pluie les a-t-elle poussés à l'abri.
Je subis un moment de panique quand une horde de pigeons vole vers moi, avant de comprendre qu'ils espèrent un casse-croûte. Malheureusement pour eux, j'ai pris un déjeuner rapide dans un troquet et il n'en reste pas une miette.
En approchant la piazzale Roma où se trouve la navette pour l'aéroport, j'ai le temps de photographier deux élégantes :
Un dernier capuccino...
... et vol de retour, heureusement dans un avion plus rapide que celui-ci !