C’est dans ce contexte, lors d'un colloque sur Sherlock Holmes, que j’ai séjourné dans le joli château du 17e siècle, remarquablement entretenu et niché dans un écrin de verdure favorisé par le climat de la Basse-Normandie.
Mon séjour a été une plongée étonnante dans le monde des universitaires dont je ne fais pas partie, et dont les codes me sont complètement étrangers.
Il m’est rapidement apparu que les participants étaient tour à tour orateurs et auditeurs, et entretenaient des liens étroits, les plus anciens ayant souvent été les professeurs des plus jeunes.
Le langage employé, les compliments croisés et les débats très consensuels, tout m’a donné le sentiment d’être observatrice extérieure, sans être exclue pour autant.
Fort heureusement, entre « herméneutique », « diégèse » et « transfiction », Holmes était bien présent, d’autant que les soirées étaient consacrées à la projection de films rares ou grands classiques, dans le grenier joliment aménagé où voletait parfois une petite chauve-souris, apposant sur l’écran une ombre délicieusement gothique
Certaines soirées étaient de plus suivies de quelques libations donnant la part belle au calvados...
Logée dans une coquette dépendance, j’ai savouré le charme de la campagne et sa beauté tranquille.
La cuisine, fraîche et variée, était servie dans un splendide réfectoire, où les longues tables favorisaient les échanges avec les convives d’autres colloques se déroulant simultanément.
Les repas étaient annoncés par une cloche, ajoutant à l’impression de pensionnat de luxe, d’autant qu’ils étaient servis par un ballet de dames en tablier blanc passant avec habileté des plats copieux, de succulents fromages, des confitures et desserts maison, allant jusqu’à la charlotte au mûres et l’omelette norvégienne.
Cerise sur le gâteau, j’ai pu ainsi bénéficier d’échanges autour du théâtre, de Barbey d’Aurevilly, de la condition de doctorant ou de la figure du vampire.
Le charme des lieux, merveilleusement fleuris, a largement compensé la sensation d’avoir échoué dans une étrange tribu, dont la connivence était nourrie de références à des colloques antérieurs et à des professeurs fameux dans leur domaine, mais dont je n’avais jamais entendu parler.
Si vous voulez tenter cette parenthèse étonnante, vous trouverez plus d’information en cliquant sur ce lien :
Séjour à Cerisy - Centre Culturel International de Cerisy
Pour se faire une idée de l'esprit de Cerisy, de l'atmosphère des colloques et de l'accueil au château, il est suggéré de visionner le documentaire Cerisy, à l'écoute des rumeurs du monde r...