Kraftwerk était hier à Lyon, programmé par le festival des Nuits Sonores.
Après deux heures d’attente et une distribution de lunettes spéciales, nous avons pu enfin investir la Halle 1 de l’ancien Marché-gare.
L’attente a été vite oubliée car ceux dont la musique prédisait, dès les années 1970, un avenir électronique de la pop, ont offert une performance particulière avec ce «Concert 3-D». S’il n’y avait pas de morceau nouveau, les classiques étaient retravaillés, étoffés ou réinterprétés, comme « Radio-activity » en japonais.
Sans les passages chantés par Ralf Hutter, on aurait pu s’interroger sur la présence même des musiciens du fait de la parfaite synchronisation.
En tout cas, l’empilement de sons et les effets d’environnement prenaient littéralement d'assaut les oreilles, avec parfois des basses trop martelées comme sur « Tour de France » dont le volume sonore était à décrocher les nichons.
Les membres du groupe, dans leur emblématique costume quadrillé, se tenaient impassibles derrière leurs consoles identiques.
Derrière eux, des projections en relief venaient illustrer les morceaux. Il y a eu « Les Robots » :
Des nappes de chiffres ondulantes pour « Numbers » :
« Neon lights » venaient dans une festival de couleurs tandis qu’un train fantomatique ponctuait « Trans - Europe Express »
« Spacelab » nous mettait dans un vaisseau spatial par le hublot duquel semblaient parfois surgir des satellites fonçant sur nous :
« Autobahn » nous donnait le volant :
Au final, c’était littéralement du « plein les yeux, plein les oreilles ».
J'ai regretté néanmoins que les progrès en matière de technologie visuelle n'aient pas été mis à profit pour des installations de pointe.
De la part de Kraftwerk, groupe pionnier s'il en est, je m’attendais à une 3D plus immersive, avec motifs de laser en hauteur, voire des hologrammes.