Naples - Péripéties et l'église Gesù Nuovo

J'ai atterri à Naples et trouvé assez aisément la navette Alibus qui mène à la Piazza Garibaldi où se trouve la gare, en centre-ville. 

A un guichet, j'ai acheté l'abonnement Campania Unico qui me permettra de sillonner aisément Naples et autour. Le vendeur m'a néanmoins prévenue qu'en raison d'une grève des transports, il ne serait valable qu'à partir de demain. 

Le temps de poser ma valise à l'hôtel tout proche, il était déjà 16 h donc j'ai opté pour la visite de l'église Gesù Nuovo qui ferme tard et se trouve à seulement 30 mn à pied. 

Autour de la gare, les avenues  comme le Corso Garibaldi,  Corso Vittorio Emanuele ou Corso Umberto sont une horreur. La circulation est celle d'une autoroute, les trottoirs sont saturés de vendeurs de rue et il n'y a pas vraiment de passage tracé pour les piétons, juste quelques feux de signalisation. 

L'ennui, c'est qu'ils sont constamment à l'orange clignotent et les voitures ne font pas mine de ralentir à la vue d'un piéton. Je me suis fait quelques frayeurs !

J'ai retrouvé avec délices le dédale des ruelles étroites, même si on ne saurait dire qu'elles sont en "zone piétonne", au vu des Vespa qui les sillonnent en zigzagant au miieu des passants. 

La façade de l'église du Gesù Nuovo très inhabituelle, est bâtie en piperno, une pierre noire lavique de Naples. Datant de 1470, elle est entièrement constituée de bossages en pointe de diamant.

Cet aspect particulier vient du fait qu'à l'origine c'était un important bâtiment  de la Renaissance, le palais Sanseverino, appartenant aux princes de Salerne. 

L'intérieur a été reconstruit à partir de 1584 pour devenir la principale église des Jésuites de Naples, un des édifices les plus célèbres de l'art baroque napolitain.

Ceci dit, je  ne lui ai trouvé aucune grâce, sans savoir dire pourquoi. 

De chaque côté de l'autel d'une des chapelles, on trouve une quantité notable de niches dédiées à des saints.

L'accès étant limité, je n'ai pas pu les photographier correctement. 

Une chapelle conserve dans une châsse les restes de Giuseppe Moscati (1880 – 1927), médecin remarquable de dévouement, qui fut canonisé en 1987. 

Une urne permet de recevoir les voeux de guérison écrits. S'ils se réalisent, les personnes achètent un ex-voto (je ne sais où puisque la boutique dit seulement ne pas en vendre) et le donnent à l'église avec un mot de remerciement. 

On trouve aussi une belle quantité d'ex-voto dans une aile, en vitrine et jusqu'au plafond. 

Je n'ai pas immédiatement identifié la chaire : il faut dire qu'elle n'a pas d'escalier apparent et qu'on y accède par une porte à l'arrière. 

Je suis toujours intriguée par les confessionnaux. Je suppose qu'il faut avoir la foi pour en connaître les vertus, malgré l'inconfort des lieux. 

En sortant de l'église, j'apprends que la grève des transports est suspendue de 17 h à 19 h. Un geste qui est, je suppose, pour permettre aux travailleurs de rentrer chez eux. 

Ravie, je trotte vers la station de métro la plus proche et fais en route une étonnante rencontre.

En cherchant un endroit pour mon dîner, dans un quartier plutôt glauque, j'ai été surprise de tomber un ciné porno rutilant (avec air conditionné, notez bien).

Avec tout ce qui est accessible à la télévision ou sur internet, je ne pensais pas que ça existait encore. 

Toute à ma photo, j'ai été imprudente en laissant mon sac entr'ouvert. 

Une secousse m'a alertée et j'ai attapé le poignet d'un voleur en train de fourrager car mon portefeuille était retenu par les replis de la doublure. 

Offusquée, je lui ai tapé sur la main et l'ai grondé en disant "te, te, te !" comme une institutrice guindée. Visiblement sous l'emprise d'un stupéfiant, il est resté pantois puis s'est éloigné, tout penaud. 

Quant à moi, je suis repartie vers un coin plus hospitalier pour trouver mon dîner. 

Il ne me reste plus qu'à passer une bonne nuit en vue du programme de demain...