Sur la route vers l'abbaye, j'ai vu sur un rond-point la statue d'un animal étrange.
Bien que citadine, je suis tout de même capable d'identifier une vache ou un cheval, et même si un zébu m'a traversé l'esprit, dans la Loire, c'était peu probable.
Bien évidemment, j'ai dû faire une recherche et il s'avère que c'est un anthracothère qui a rendu célèbre ce petit village auprès des paléontologues du monde entier.
Dans les années 1910, des ossements appartenant à un animal préhistorique furent découvert à La Bénisson-Dieu, à une profondeur de 14 m, dans les carrières d'argile de La Goutte Lornière.
L'anthracothère vivait il y a environ 30 millions d'années. Son nom signifie littéralement "bête du charbon, car un grand nombre de ses ossements furent retrouvés dans des couches d'anthracite.
Le spécimen découvert à La Bénisson-Dieu faisait partie d'un type dont le premier représentant, baptisé Anthracothérium Bumbachense, fut découvert à Bumbach, en Allemagne.
Celui de La Bénisson-Dieu possédait une stature bien plus impressionnante que celle de ses congénères déjà répertoriés : il pesait plus d'une tonne et mesurait entre 1,60 m et 1,70 m à l'épaule pour 2,50 m de long. La longueur de sa tête était de 60 à 70 cm, avec une impressionnante mâchoire armée de crocs.
Omnivore, il passait une grande partie de son temps dans l'eau des zones marécageuses, sur les berges des rivières ou des lagunes qui couvraient le Pays de Charlieu.
Je suis quand même dubitative quant à la statue car, avec ses longues pattes, elle ressemble plus à un entélodonte qu'à un anthracothère, tels qu'ils ont été reconstitués, ci-dessous.