C’est vers 1825 qu’apparait la base de la “Pastille de Vichy”, Monsieur Lucas, médecin-inspecteur ayant accordé à Monsieur Darcet, chimiste, le droit d’extraire la soude des eaux de Vichy qui sont alors exploitées en régie directe par l’Etat.
Il devenait possible d’isoler et concentrer les principes actifs des célèbres eaux et d’en faire des pastilles dont la vocation première est médicamenteuse.
Une pastillerie est construite près de la source des Célestins et en 1856 apparaissent les première pastilles de forme octogonale.
A l’époque, elles sont vendues à Vichy uniquement en pharmacie.
Quelles sont les propriétés de cette pastille ?
Formulée avec des sels minéraux riches en bicarbonate, provenant du bassin de Vichy, elle soulage les douleurs à l'estomac en neutralisant l'excès d'acidité dû à une nourriture trop riche ou un état anxieux.
De plus, son goût mentholé rafraîchit l'haleine et tonifie l'humeur.
Il n’existe pas de recommandation officielle sur la quantité de pastilles Vichy à consommer par jour. Toutefois, il est conseillé de ne pas dépasser la dose de 5 grammes de bicarbonate de sodium par jour, soit environ 10 pastilles .
Il est également préférable de les prendre à distance des repas, pour éviter de perturber la digestion, et de boire beaucoup d’eau, pour favoriser l’élimination des sels minéraux.
En 1914 le Syndicat des Pharmaciens intente une action contre une socièté de confiserie qui souhaitait vendre librement les pastille et perd le procès.
Une brêche est ouverte qui fera le bonheur de nombreux confiseurs locaux, dans l’euphorie de la prospérité de la Reine des Villes d’eaux.
Outre les 2,5 g de sels minéraux extraits des eaux de source de Vichy, les pastilles contiennent beaucoup de sucre et un arôme. Il s’agit avant tout de menthe et même si des arômes d’agrumes sont désormais proposés, ils ne représentent que 10 % des ventes.
La fabrication fait d’abord appel à une évaporation, afin d’isoler et recueillir les sels : 90 % de carbonate de soude et, pour le reste, des sels de calcium et de magnésium et des oligo-éléments.
Pour unir durablement ces sels naturels au sucre glace, un liant est nécessaire, d’où le rôle important des mélangeurs lors de l’incorporation progressive des composants, avec hygromètrie contôlée. Ce mélange passe de l’état de poudre fine à celui de granulés, imprégnés d’arômes et d’une substance facilitant la séparation des pastilles,
A partir de 1954, le formage des pastilles ne se fait plus par moulage comme aux premiers temps, ni même par découpe dans des plaques de pâte molle ensuite durcie par sêchage en étuve. C’est désormais la compression, à raison de 6 tonnes/cm², qui forme la pastille instantanément.
La procédé étant thermogène, les pastilles sortent chaudes des moules et doivent franchir un parcours où se succèdent tapis roulants et trémies pour atteindre à rythme constant les doseuses qui les répartissent entre les boîtes et sachets d’emballage.
Après 1960, une dizaine de fabricants diffusent encore la blanche pastille, dont Vichy-Central, Vichy-Etat et Vichy-Lardy, les trois principaux.
Le nombre des confiseurs-pastilleurs va diminuer progressivement pour n’être plus que deux aujourd'hui : la S.N.P.V. qui appartient à un grand groupe industriel et la maison Moinet.
Fondée en 1852, elle est la plus ancienne confiserie de Vichy toujours en activité, l’unique fabrique familiale, artisanale, indépendante et locale depuis sept générations.