Sur le trajet de retour de la balade bourguignonne, j'ai pu faire un tour à Vézelay, entourée de champs et de forêts.
Surnommée "la colline éternelle" par Maurice Druon, elle garde les qualités paysagères du site où fut fondée, au Haut Moyen Âge, son abbaye.
Elle est dominée par l'église abbatiale, et le bourg né de son existence s’achève au pied de la pente.
Peu après sa fondation au 9e siècle, le monastère bénédictin obtient les reliques de sainte Marie-Madeleine et devint un haut lieu de pèlerinage.
La basilique Sainte-Madeleine, église monastique du 12e siècle, est un chef-d'œuvre de l'art roman bourguignon tant par son architecture que par ses chapiteaux.
Surprise ! Une fois passée la porte de façade, il y a un narthex avec un autre portail sculpté.
La crypte contient les reliques supposées de sainte Marie Madeleine ; elle fut l’apôtre qui annonça la résurrection du Christ.
Marie-Madeleine serait arrivée sur les côtes méditerranéennes avec son frère Lazare pour évangéliser la Provence et y vivre ses dernières années.
Au 11e siècle, le monastère de Vézelay résiste pour ne dépendre ni d’Autun ni de Cluny, mais uniquement du Pape.
C’est ici qu’interviennent les reliques de Marie-Madeleine : on les expose dans l’abbaye en affirmant qu’elles furent rapportées de Terre sainte ou de Provence par le moine Badilon.
Leur présence déplace les foules de pèlerins jusqu’à Vézelay, permettant le développement économique du village et la possible construction d’une abbatiale conséquente et autonome.
Mais le miracle n’aura pas lieu et Vézelay devra se plier à l’autorité spirituelle de Cluny.
Que ces reliques soient authentiques ou pas, elles recueillent les prières dédiées à la patronne des femmes.