Au 3e siècle, Cécile, jeune Romaine chrétienne qui avait fait vœu de virginité, fut mariée à Valérien, un jeune païen.
Dans la chambre nuptiale, Cécile lui dit qu'un ange défendait sa virginité : “S’il apprenait que tu m’aies touché d’un amour impur, aussitôt il te frapperait. Mais si tu m’aimes d’un amour pur, il t'aimera et te montrera sa gloire."
Valérien accepta de se convertir à condition de voir l'ange, qui apparut après son baptême.
Le frère de Valérien, Tiburce, se convertit également et les deux frères s’employèrent à donner des sépultures aux martyrs chrétiens. Dénoncés, il furent décapités.
Cécile, dont la foi ne vacilla jamais, continua d’évangéliser jusqu’au jour où elle fut arrêtée et condamnée à la décapitation.
Après trois coups de hache, Cécile vivait toujours, mais comme la loi interdisait que l’on portât plus de trois coups lors d’une exécution, on laissa Cécile agoniser pendant trois jours.
Selon la légende, durant ses trois derniers jours, Cécile chanta les louanges de Dieu. C'est ce qui a fait d'elle la patronne de la musique sacrée.
Sainte-Cécile est la plus grande cathédrale de brique au monde. La singularité de son style gothique dit méridional (13e siècle) et son aspect militaire la distinguent des cathédrales comme Chartres, Reims, Amiens qui lui sont contemporaines.
Construite de 1282 à 1493, elle est longue de 113 m, large de 35 m et mesure 30 m sous la voûte. Son clocher culmine à 78 m.
C'est stupéfiant !
L'intérieur est une débauche de couleurs et de motifs, un véritable imagier enluminé.
Ses 18 500 m² de fresques et décorations témoignent du talent artistique des peintres de la Renaissance.
Sainte-Cécile est en fait la plus grande cathédrale peinte en Europe et, alors que les peintures n'ont jamais été restaurées, elles sont encore radieuses.
L'orgue principal est placé au-dessus du chœur et de l'autel, au sommet de la fresque du jugement dernier, et donc face à l'assemblée, ce qui est pour le moins inhabituel.
Avec 16,40 m de large et 15,60 m de haut, il est imposant et j'aurais aimé l'entendre !
Dessous, la peinture du Jugement Dernier se présente comme une bande dessinée.
Le Ciel, la Terre, l’Enfer sont mis en scène sur plus de 200 m² de surface, avec en partie basse, les punitions des 7 péchés capitaux... de quoi faire frémir les paroissiens.
Le détail et les explications sont visibles en cliquant ici.
La cathédrale est séparée en deux parties : la nef et le chœur des chanoines.
Enclos derrière un écran de pierre sculpté, il est une véritable église dans la cathédrale. Le déambulatoire présente 200 statues de pierre ciselées par des Maîtres bourguignons. C'est la statuaire la plus importante de France pour la fin du Moyen-Age.
A l'étage au-dessus se trouvent deux salles dédiés au trésor de la cathédrale.
La première de ces salles, un espace voûté du 14e siècle, est dite salle médiévale.
Elle présente des pièces d’orfèvrerie, en particulier une crosse épiscopale, une croix de procession en cristal de roche, provenant de l’abbaye cistercienne de Candeil et des châsses-reliquaires
Le premier reliquaire se rapproche des «jardins clos», retables miniatures réalisés dans les Pays-Bas et les pays du Rhin à la fin du Moyen Âge. Il se présente sous la forme d'un coffre parfois doté de volets latéraux, tapissé d'une feuille métallique et garni de reliques de fleurs en passementerie et souvent de figurines et d'objets exotiques.
Celui déposé à la cathédrale est orné de deux peintures de manuscrits représentant les instruments de la Passion du Christ et une Nativité, d’un flacon en cristal de roche taillée et d’un coquillage taillé représentant une Annonciation.
A partir du 17e siècle, la pratique des «jardins clos» de la fin du Moyen Âge et du début de la période moderne est peu et peu remplacée par celle des papiers roulés, technique qui consiste à utiliser du papier, coloré ou non, doré sur la tranche puis plissé, roulotté et cranté pour former de petits motifs tapissant le fond d'un tableau reliquaire. Cette pratique était exclusivement réalisée dans les couvents féminins.
La seconde salle, dite moderne, a servi autrefois de logement au sacristain.
On y voit des ornements liturgiques d’une grande finesse, réalisés par l’atelier des Clarisses de Mazamet (20e siècle) qui excellait dans l’art de la «peinture à l’aiguille».
Le résultat somptueux relève plus de la haute couture et du music-hall que de l'humilité professée par les premiers chrétiens.
Diverses toiles et plusieurs sculptures régionales sont aussi présentées, parmi lesquelles des Vierges à l’Enfant (13e siècle) et un Ecce Homo (fin 15e-début 16e siècle).
Cet édifice est vraiment un bijou et à lui seul, il vaut le détour. Il faudrait des heures et des jumelles pour voir tous les détails des peintures murales mais l'impression générale est déjà saisissante.
Je suis vraiment ravie de ma visite et vais aller voir le jardin de la Berbie, qui est mitoyen, pour faire une transition avant d'autres découvertes.