Le cimetière a été créé vers 1680 afin d'y ensevelir les premiers travailleurs employés à la construction du môle Saint-Louis.
Le cimetière a d'abord porté le nom de Cimetière Saint-Charles puis reçu le nom de Cimetière marin le 7 août 1945 en référence au poème de l'écrivain, poète et philosophe sétois Paul Valéry, qui y avait été inhumé quelques jours auparavant.
Au niveau local, il est appelé « cimetière des riches », en opposition au cimetière Le Py, surnommé « cimetière des pauvres », situé face à l'étang de Thau.
J'ai trouvé étonnante cette tombe déjà prête qui n'attend plus que les dates de décès !
C'est comme si le couple était pressé d'y entrer...
J'ai vainement cherché les tombeaux et ornements en relation avec les marins.
Après recherche, il s'avère qu'un cimetière marin est un cimetière se trouvant face à la mer et non pas.... dédié à ceux qui y naviguent.
Ici, la nature a cherché à reprendre ses droits avec mordant, mais quelque chose a mal tourné.
J'ai remarqué énormément de tombes ornées de photographies, à la façon italienne. En y regardant de plus près, il s'est avéré qu'il y a justement de très nombreux noms italiens.
Une autre recherche m'en a donné l'explication : à partir de 1860, une forte immigration s'est faite depuis le Sud de l’Italie, et plus précisément depuis deux ports : Gaète (Latium) et Cetara (Campanie).
Les deux communes vivaient de la culture des anchois qui avaient déserté la mer Tyrrhénienne. Pour les pêcheurs italiens, Sète était une évidence. Au départ, ils furent victimes d’un racisme exacerbé mais courageux et déterminés, les pêcheurs italiens finirent par s’intégrer à la vie sétoise.
D'abord pauvres et illettrés, ils monopolisèrent les secteurs de la pêche et de l’industrie marine avant de faire peu à peu leur entrée dans la vie politique locale.
Des vagues migratoires successives, dont certaines de Sicile, se poursuivirent jusque dans les années 1940 avant que l’Italie et la France ne sombrent dans la seconde guerre mondiale.
Ce qui m'a le plus étonnée ce sont des anneaux ressemblant, de prime abord, à des pneus de vélo d'enfant mais qui, au toucher, se révèlent être en céramique.
Parfois argentés ou blancs, ils sont surtout jaunes. Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est très kitsch (encore que les fleurs en plastique déliquescentes soient bien pires).
En tout cas, je n'en avais jamais vu avant et ça m'a rendue perplexe donc, évidemment, j'ai encore dû faire une recherche...
L'aspect régulier n'évoque pas vraiment une couronne. Michel Cappetta, conservateur des cimetières sétois a expliqué que le goût pour ces couronnes funéraires relèverait d’une mode ayant duré une cinquantaine d’années.
Une entreprise voisine de la nécropole les fabriquait alors pour une clientèle prospère qui assumait la rupture avec un vocabulaire ordinaire, privilégiant les lignes épurées de ces élégants bouquets monochromes.
Solaire, leur couleur confirmerait la thèse du mimosa. Quelques exceptions bleu violacé rappelleraient le myosotis. Si cette particularité locale prospéra entre 1870 et 1920, on la trouve surtout aujourd’hui sur des concessions abandonnées.
J'ai gardé pour la fin quelques bricoles qui m'ont fait sourire ou sursauter, à commencer par cette dédicace maladroite qui donne l'impression de moeurs plus qu'étranges dans la famille :
Ici, l'intention est touchante mais la rime est fort pauvre :
Que vient faire ici ce subjonctif imparfait ?
Là, on avait pourtant bien l'impression que c'était un amour inconditionnel...
L'harmonie, c'est quand même bien quelque chose qu'un graveur dans le marbre devrait respecter :
En principe, les accents ne sont pas baladeurs...
En contrebas, il y a le Musée de la Mer, donc je suis la pente pour une nouvelle visite.