Le bâtiment aux lignes simples, en hommage à Le Corbusier, retrace l’histoire du port de Sète depuis le XVIIIe siècle, avec les gens l’ont construit et ses traditions.
On y trouve des dessins, des photographies, des panneaux explicatifs, des vidéo et des objets.
Je découvre que la graphie de Sète a changé, ce qui bien sûr m'a encore obligée à des recherches (sérieusement, j'ai un problème avec la notion d'oisiveté liée aux vacances).
Du fait du mont St-Clair visible de loin et faisant penser à une baleine, le site fut appelé Cette ou Sette, peut-être du latin cetus « baleine » ou du proto-indoeuropéen set «montagne » .
De Seta au Moyen Âge, la ville devint Ceta et Cetia au XVIe siècle, puis Montmorencette avec l’édification d’un fort sur le mont par le duc de Montmorency.
Sous le règne de Louis XIV, commence l’édification du port et on orthographie le plus souvent Sète, mais aussi Cette.
Au début du XVIIIe siècle, Cette devient l’écriture officielle, ce qui n’empêche pourtant pas les auteurs d’utiliser des orthographes différentes.
En octobre 1793, le conseil municipal décide que Cette est équivoque avec le pronom démonstratif et que la ville s’appellera Sète. Pourtant, quelques années plus tard, Cette réapparaît et ce, jusqu’en 1927 quand le maire de l’époque, Honoré Euzet déclara lors d'un conseil :
« Le peuple qui vint s’établir sur notre territoire méditerranéen donna le nom Settin au mont de Cette qu'on aperçoit de loin dans la mer. Plus tard, ce nom subit de fréquentes altérations et les latins en firent Sition, Sitius, Sita ; les cartes espagnoles indiquent Septa. Puis on écrivit Ceta, Seta, Sette et enfin Cette. J’estime qu’en donnant au nom de notre ville l’orthographe étymologique “Sète”, il se dégagera de cette appellation la signification que lui avaient donné les premiers qui vinrent s’établir sur le territoire méditerranéen (...) »
La salle principale accueille la collection de maquettes de bateaux de pêche réalisées par l’ancien charpentier de marine André Aversa, qui en a fait don à la ville.
Unique en France, elle a été classée en 2010 par le ministère de la Culture à l’inventaire des monuments historiques.
La collection déroule toute l’histoire de la construction navale à Sète, l’histoire d’une famille, de la maîtrise d’une technique, de vies rudes au service d’un métier transmis de génération en génération. Fuyant la misère du golfe de Naples, Luigi Aversa, le grand-père d’André, s’établit à Sète à la fin du XIXe siècle.
Ses fils et petit-fils ont poursuivi l’activité et participé ainsi à l’évolution de la flottille locale, depuis les bateaux-bœufs à gréement latin jusqu’aux derniers chalutiers en bois à pêche arrière.
Originellement, le mot nacelle désignait un petit bateau sans voile, un peu comme une gondole. Le mot provient du vieux français nacele, ce mot dérivant lui-même du mot latin navicella.
A Sète, il désigne ce bateau conçu au départ avec des avirons pour la pêche en étang, puis équipé d'une voile pour la pêche en mer.
Mourre de pouar signifie « museau de cochon » en provençal, et désigne les bateaux dont l'éperon de la proue rappelle cette forme.
La barque catalane est un bateau de pêche traditionnel, à voiles ou rames, puis à moteur qui était utilisé le long de la côte occidentale de la Méditerranée principalement au début du XXe siècle.
Trois maquettes marquent les étapes de sa construction :
Le bateau bœuf est le plus grand voilier de pêche du littoral méditerranéen. Ses formes et son gréement, issus de la tartane provençale, ont évolué au début du XIXe siècle, pour se fixer définitivement dans la deuxième moitié du siècle.
La visite se termine sur la grande fierté locale : les joutes nautiques.
Ce type de joutes est pratiqué dans huit villes de l’Hérault : Béziers, Agde, Marseillan, Mèze, Balaruc, Frontignan, Sète et Palavas, et dans une ville du Gard : Le Grau-du-Roi.
Le premier tournoi de joutes sétoises a été organisé à l’occasion de l'inauguration du port de la ville en 1666.
Au XVIIe siècle, les tournois opposaient les hommes mariés aux jeunes célibataires. La couleur des hommes mariés était le rouge, celle des célibataires étant le bleu, et ces couleurs se retrouvaient sur leurs vêtements, leurs barques et leurs lances.
Autrefois, les jeunes s'entraînaient avec des chariots à roulettes avant de s'embarquer sur les barques de pêcheurs. Aujourd’hui, les joutes sont une affaire sérieuse avec la création d'écoles de jouteurs.
Depuis 1941, il existe un championnat de France de cette discipline, ainsi qu’une Coupe de France, depuis 1962 dans quatre catégories de poids et d'âge : Lourds, Moyens, Seniors et Juniors.
De mi-juin à début septembre, Sète vit au rythme des joutes, des tournois précédés avec hautbois et le tambour.
Une première passe d’honneur ouvre le tournoi : les jouteur,s perchés sur présentant leurs lances et se serrent la main lorsque les barques se croisent.
Puis les deux hommes embarquent juchés sur une plateforme appelée tintaine.
La poitrine protégée par le pavois, ils tentent de se faire tomber à l’eau lorsque les barques se croisent, avec une lance de bois à bout ferré longue de 2,80 m.
L'épreuve reine des joutes sétoises est le fameux Grand Prix de la Saint-Louis, qui a lieu tous les ans depuis 1743, le 25 août.
A cette occasion des gradins sont installés le long des quais du Canal Royal.
Sur les quais, plus de 15 000 personnes viennent chaque année assister à ces tournois. Des fanfares placées dans les tribunes renforcent l'ambiance en saluant les jouteurs victorieux et les passes spectaculaires.