En arménien, "Nazani" (Նազանի) signifie "élégant, gracieux". C'est ce titre d'un morceau du troubadour Sayat Nova qui a donné son nom à l'ensemble vocal.
Il convient très bien aux chanteuses qui nous ont donné un merveilleux récital à la salle Witkowski de Lyon.
Pour construire leur répertoire, elles ont mené de nombreuses recherches sur le sens des textes et l'origine des morceaux, en lien avec des musicologues.
D'ailleurs, leur démarche découle de celle du compositeur arménien Komitas qui s'était attaché à faire connaître l'essence même de la musique arménienne, en plongeant aux racines de la musique populaire.
Le trio nous a offert quinze morceaux profanes ou sacrés, avec des compositions de Sayat Nova, Yekmalyan, Avetisyan et Komitas avec, pour ce dernier, des commentaires sur l'importance de son travail de recherche, et la traduction déclamée de l'émouvante chanson Կռունկ/Grounk
La transposition du monodique en polyphonique est une véritable réussite. Elle est d'une grande richesse, soit par effets de canon, soit par des tenues continues sur lesquelles dansent les harmonies.
Les trois voix se mêlent avec beaucoup de grâce, restant solides même dans les résonnances aériennes. Le soprano de Dunik est d'ailleurs d'une admirable rondeur, dans sa puissance.
Je ne manquerai pas de suivre la carrière du trio, espérant les entendre aussi dans les formats accompagnés d'instruments qu'elles proposent aussi.