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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Into the woods - Sondheim / Lapine / Sené / Bénézech

Publié le 19 Mars 2019 par Baronne Samedi

(c) Frédéric Iovino

(c) Frédéric Iovino

Si Stephen Sondheim nous invite dans une forêt de conte de fées, n'allez pas croire que c'est pour nous servir une friandise douceâtre...

Il a réuni Cendrillon, Raiponce, le Chaperon rouge, Jack et le haricot magique dans une histoire où un boulanger et sa femme, qui espèrent fonder une famille, doivent briser le mauvais sort jeté par une sorcière.

Ils ont chacun des rêves mais tout n'est pas comme dans les contes : le prince de Cendrillon est plus collant que charmant, le Chaperon Rouge est une sale gosse égoïste et Raiponce se retrouve seule, enceinte de jumeaux. 

Certes, les péripéties entrecroisées des héros de légende vont dans un premier temps permettre au couple désespéré d'avoir un enfant et ce serait une fin heureuse... si l'affaire ne reprenait après l'entracte.

(c) Frédéric Iovino

(c) Frédéric Iovino

L'histoire est intéressante et a d'ailleurs fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2015.

L'orchestre joue en direct au pied de la scène avec, en plus de la musique, des effets sonores soulignant les actions.  L'oeuvre manque néanmoins de grands airs, le texte étant soit parlé soit chanté en récitatif, ce qui finit par être monotone malgré le talent indéniable de la troupe. Soulignons quand même un monologue de la sorcière qui frise le rap : après tout, l'oeuvre a été créée en 1987.

Heureusement, la riche mise en scène souligne l'atmosphère baroque de toute l'histoire, avec différents niveaux et profondeurs de décor.

Les acteurs protéiformes incarnent de multiples personnages par la magie des costumes et c'est pain bénit pour Scott Emerson, le narrateur qui, avec un simple accessoire et un changement de voix réussi, se transforme aussi en mère de Jack, en marâtre de Cendrillon ou en grand-mère du Chaperon rouge.

Charlotte Ruby et Jasmine Roy ont des voix remarquables, Sinan Bertrand en loup façon proxénète est inénarrable et Dalia Constantin est une piquante Cendrillon. 

Il faut donc voir "Into the Woods" plutôt comme une pièce de théâtre surprenante que comme un prétexte à performances vocales ; l'occasion de réfléchir tout en riant aux dangers de ce qu'on croit vouloir...

(c) Frédéric Iovino

(c) Frédéric Iovino

Théâtre de la Croix-Rousse - Du 19 au 23 mars 2019

Comédie musicale créée en 1987

En anglais surtitré en français - 2h30 avec entracte

 

Musique et chansons Stephen Sondheim - Livret James Lapine

Mise en scène Olivier Bénézech, assisté de Jean-François Martin

Direction musicale Samuel Sené - Chef de chant Julien Mouchel

Scénographie Olivier Bénézech et Grégory Leteneur

Chorégraphie Johan Nus

Costumes Frédéric Olivier - Lumières Jean-Baptiste Cousin

 

Avec :

Adam Alexander (Mr Baker - 19/20 mars) Jérôme Pradon (Mr Baker  21> 23 mars)

Jasmine Roy (Mrs Baker) Sinan Bertrand (le Prince de Cendrillon, Florinda, le Loup) Dalia Constantin (Cendrillon),

Scott Emerson (le narrateur, la mère de Jack,  la marâtre de Cendrillon , la grand-mère du Petit chaperon rouge)

Grégory Garell (Jack)  Jean-François Martin (la vache Milky White) Alyssa Landry (la sorcière)

Bastien Jacquemart (le Prince de Raiponce, Lucinda)  Charlotte Ruby (Raiponce, le Petit Chaperon Rouge)

et l’Orchestre de l’Opéra de Reims   

 

Production : La Clef des Chants, Région Hauts-de-France, coproduction : Conseil Départemental du Pas-de-Calais, avec le soutien de la Ville de Boulogne-sur-Mer

 

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