Sur un coup de tête, j'ai voulu voir sur scène le groupe dont j'aime le clip Thunder et dont je pensais d'ailleurs ne connaître que ça. Mais avant de parler du concert lui-même, je tiens à évoquer l'horreur du contexte.
Il faut dire que depuis quelques temps, je fréquente surtout des théâtres et opéras, et parfois de petites caves saturées de son néo-punk. Mon dernier grand concert à la Halle remonte à plusieurs années et je ne m'attendais pas à autant de changement.
Maintenant, à l'arrivée, on vous sépare en deux files : à gauche pour les filles, à droite pour les garçons. Le contrôle des sacs est doublé d'une palpation des vêtements. Le plan Vigipirate rappelle que c'en est fini de l'insouciance.
Ensuite, c'est la galerie marchande : outre les objets promotionnels et le bar, il y a carrément des vitrines réfrigérées, de la vente de pizza et de gaufres.
Il y avait beauooup de monde et pourtant, la fosse paraissait clairsemée car trois énormes jeux de gradins encadraient la scène où la plupart des gens étaient assis, smartphone vissé au bout du bras. C'était aussi chaleureux qu'un hall de gare.
Malheur supplémentaire, le son tonitruant saturé en basses, dès la première partie, m'a obligée à mettre des bouchons d'oreille pour protéger ces tympans qui m'ont toujours bien servie, de System of a Down à Verdi en passant par les Chemical Brothers. Soit le public est sourd, soit il le sera après ça.
Et le pire : un entracte ! Après K. Flay en première partie, il a fallu subir une demi-heure d'attente à voir déambuler des gens se goinfrant et s'auto-photographiant, sans oublier des séquences publicitaires sur les écrans géants ! Vous venez de voir une bonne artiste (j'y reviendrai) et vous devez vous farcir de la réclame pour des chaussures et des agences de voyage en attendant le clou du spectacle.
Accablant.
K. Flay a été une plaisante découverte. Ses ballades trip-hop, saupoudrées de brefs phrasés façon rap et de percussions syncopées, sont portées par une voix dont le grain est particulièrement sensible.
J'aurais aimé l'entendre dans de meilleures conditions qu'avec le coeur entre les dents à cause de la densité des infrasons.
Imagine Dragons ne sont pas des bêtes de scène mais d'honnêtes travailleurs pleins de bons sentiments.
Dan Reynolds chante avec maîtrise, et son torse avec ou sans le débardeur, est une réplique de statue grecque. Pour autant, ce n'est pas un Iggy Pop.
A force de bavardage et de micro tourné pour faire chanter le public, il semble surtout animer un centre social. Les chansons restent assez banales avec des transitions mal ficelées et des coupures trop longues. La débauche de moyens comme les kaléo-vidéo, les fumigènes, les confetti et même le lâcher de ballons peuvent aller avec Top of the world mais des mélodies comme Demons, Whatever it takes ou Next to me s'accommoderaient mieux d'une atmosphère plus intime.
En fait, c'est une musique pop gonflée sur scène par la basse et la batterie mises très en avant.
Je suis restée jusqu'à la fin pour entendre Thunder et Radioactive mais force est de reconnaître que c'est un groupe dont le voir en clip est suffisant.
Two Grammy Nominations for Imagine Dragons
Congratulations to Imagine Dragons on their Grammy Nominations! Best Pop Duo/Group Performance // Thunder Best Pop Vocal Album // Evolve The 60th Grammy Awards will air LIVE from Madison Square ...
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