Nulle part ailleurs ai-je vu une façade officiellement fiancée ! Voici quelques images de ma promenade.
La statue suivante représente le compositeur Arno Babadjanian. J'adore son nez à faire pâlir Gainsbourg de jalousie !
Le portrait ci-après est celui du comédien Mcher "Frounzik" Mkrtchian (Մհեր "ֆրունսիկ" Մկրտչյանը) né en 1930 et mort en 1993. C'est un peu le Fernandel arménien : il fut très populaire.
Le portrait suivant est celui du célèbre compositeur Aram Khatchatourian (1903-1978) : ça ne vous dit peut-être rien mais si vous allez écouter "La danse du sabre", vous allez reconnaître tout de suite ce fameux morceau extrait du ballet "Gayaneh".
Pour le déjeuner, j'ai déniché une guinguette qui sert ce dont je raffole : le "jenguialov hats" (Ժենգիալով հաց). C'est un casse-croûte originaire de la région d'Artakh (haut-Karabagh) qui consiste en une galette fourrée d'un mélange d'herbes légèrement revenues à l'huile.
En fait, la saveur dépend de la variété d'herbes utilisées : cerfeuil, persil, menthe, oseille, basilic vert et rouge etc. donc c'est meilleur à la campagne mais tout de même appréciable en ville pour 800 drams, soit moins de 2 euros.
Pendant que je mangeais, une table a mis son téléphone à fond pour écouter de la musique. Je me suis retournée pour tancer les morveux mal élevés mais j'ai été arrêtée net dans mon élan...
En flânant, un odeur grisante a capté mon attention : une petite boulangerie venait de sortir du four des parts de "gata" (գաթայ) et je n'ai pas pu résister à cette galette feuilletée sucrée,
Levon Madoyan (1909-1964), Vaché Hovsepyan (1925-1978), Djivan Gasparyan (1928-...) sont de célèbres musiciens, maîtres du doudoug (դուդուկ)
Comme le musée des manuscrits (Matenadaran) a été rénové, je retourne y faire un tour.
Tout près de l'entrée, je me retrouve nez à nez avec un mûrier dont je raffole des fruits. Impossible de savoir s'il seront blancs ou noirs, parce que le fait est que les mûres ne le sont pas encore *soupir*
A mon grand regret, la rénovation du musée a porté essentiellement sur la partie "Etude et conservation". De fait, le nombre de document accessible au public n'a guère varié, principalement des évangiles enluminés.
Par ailleurs, il y a une quantité invraisemblables d'enfants : je n'avais pas prévu que ce serait un jour de sortie scolaire. Je me contente donc de prendre quelques images avant de me sauver...
L'élixir balsamique royal était utilisé par les rois arméniens au moyen-âge. Selon les médecins médiévaux, l’objectif était de «guérir le cœur et rendre l'esprit heureux».
Après de longues recherches, la recette en a été reconstituée par Armen Sahakyan, PH.D., phyto-thérapeute et chercheur principal à l'Institut Mashtots des Manuscrits Anciens.
A l'origine, l'élixi était préparé et conservé dans les monastères. Aujourd'hui, il est préparé au Matenadaran puis mis en fûts de chêne qui sont ensuite transportés vers les «grottes d'ermite» de la région de Vayots Dzor, où les moines accomplissent les rites de l'Église, avec des prières de guérison et des chants sacrés.
La cérémonie de collecte et de récolte des plantes rares de montagne se déroule selon la manière décrite dans les manuscrits, sur des journées lunaires spécifiques, qui donnent force et saveur à l'élixir.
L'élixir est préparé à partir des fruits de l'aubépine, des extraits de 54 herbes aromatiques, des racines et des fleurs, y compris Mastica mutica, Herba Ziziphorae, Rhizoma Calami, Radix Nardostachyos, Flores Cephalariae, Semen Myristicae, Fructus Cubebae, Stigmata Croci, Rhizoma Iridis, Folia Melissae, Herba Majoranae, Flores Xeranthemi, Folia Myrti, Hermite Hermit, et Cochenille de la vallée d'Ararat. Il contient également du miel de montagne naturel. Sa préparation dure trois ans.
L'élixir stimulerait la mémoire et le système immunitaire, améliorerait la circulation sanguine, ainsi que les fonctions respiratoires, digestives et nerveuses. Il contribuerait également à surmonter la fatigue, les sentiments d'anxiété et de dépression, à réduire les risques d'accidents vasculaires cérébraux et de crises cardiaques.
Quel goût ça a ? Aucune idée... Je ne n'ai pas eu la curiosité d'en acheter une fiole parce qu'outre que je suis en bonne santé, tout ce que j'ai pu boire de mélanges-aux-plantes-fabriqués-par-des-moines ne m'a jamais enthousiasmée !
Dans le manuel d'arithmétique qui suit, les chiffres sont écrits en alphabet arménien
Ce système fut usité jusqu'à ce que le zéro s'imposât, menant à l'adoption du système de numération dit "chiffres arabes".
En partant, près de l'entrée, je peux enfin voir un vishap, ces pierres dressées symboles de dragon/poissons, datant d'au moins 4000 ans.
Pour finir, beaucoup plus insolite, voici le logement de Sherlock Holmes, quand il vient en Arménie...