La collection Chtchoukine - Icônes de l'art moderne

L’exposition rend hommage à Sergueï Chtchoukine, collectionneur visionnaire de l’art moderne français. Les 130 œuvres prêtées par le Musée Pouchkine de Moscou et le Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg témoignent de l’audace des choix artistiques du collectionneur et la rapidité avec laquelle il a rassemblé l’une des plus importantes collections d’art moderne du début du 20e siècle comprenant des œuvres de Monet, Matisse, Picasso, Gauguin, Cézanne, Le Douanier Rousseau et Derain.

Pour comprendre le contexte artistique, voici ce que disait le peintre russe Alexandre Benois en 1912 :

"Une chose est claire pour moi dès à présent : ce qui fait peur dans l'art contemporain, ce n'est pas qu'il "crée" des créatures de cauchemar ; ce qui fait peur c'est qu'il s'aventure en des lieux secrets et très dangereux, sans même se poser la question de sa signification ultime." (Lettres sur l'art, 1912)

L'ouverture d'esprit de Chtchoukine est entière dans le conseil de Yakov Tugenhold :

"Suivons pour le moment l'exemple de Chtchoukine qui, même dans les cas où il ne comprend pas Picasso, dit :  "C'est probablement lui qui a raison et pas moi." (La collection française de S.I. Chtchoukine, 1914)

Après la nationalisation de la collection par Lénine en 1918, les œuvres demeurèrent visibles au Musée d’art moderne occidental jusqu’à l’interdiction d’exposition décrétée par Staline au titre de la lutte contre «l’art bourgeois». 

En 1948, la collection fut divisée entre le Musée Pouchkine à Moscou et le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg mais les tableaux emblématiques disparurent pour longtemps des cimaises et des publications.

Aujourd'hui, l’exposition donne à voir des peintures qui n’ont jamais été exposées à Paris et de restituer à la collection sa juste place dans l’histoire de l’art moderne.

Ne voulant pas gêner le flot des visiteurs, je n'ai pu prendre de clichés qu'à la va-vite mais j'espère que cet aperçu vous donnera envie d'aller voir cet événement exceptionnel.

L'exposition, initialement prévue jusqu'au 20 février, a été prolongée jusqu'au 5 mars, et ce n'est pas du luxe au vu de la masse des visiteurs qui oblige à visiter pratiquement à la queu leu leu...