Abby Aldrich Rockefeller (épouse de John D. Rockefeller, Jr.) et ses amies, Lillie P. Bliss et Mary Quinn Sullivan, mécènes progressistes, voulurent contester les politiques conservatrices des musées traditionnels aux États-Unis en créant une institution vouée exclusivement à l'art moderne qui aurait pour rôle de conserver des œuvres connues mais d'ouvrir également ses portes à de jeunes artistes.
Inauguré en 1929, le accueillait plus de 3 millions de visiteurs en 2010, ce qui en fait la troisième institution la plus visitée aux États-Unis après le Metropolitan Museum of Art de New York et la National Gallery of Art de Washington. L'institution conserve l'une des plus importantes collections d'art moderne et contemporain au monde avec celle du Centre Georges-Pompidou de Paris et de la Tate Modern à Londres.
Le bâtiment n'a rien de spectaculaire : l'entrée est sur une rue étroite et l'intérieur est purement fonctionnel. En revanche, il y a effectivement des trésors dans la collection permanente, complétée d'expositions temporaires.
En arrivant à l'ouverture, je pensais que ce serait calme un mardi... En réalité, il y a déjà une longue queue mais elle se résorbe rapidement grâce à six caisses rapides.
Le vestiaire est une véritable usine qui suit la cadence:
La principale exposition temporaire est consacrée à Degas. A priori, c'est décevant car j'en ai déja vu plusieurs mais, finalement, outre les danseuses, il y avait des choses que je ne connaissais pas encore.
En particulier, j'ignorais qu'il avait fait des dessins de bordels :
Plus osé, du fait de son intimité, il y a "La lettre" :
Reflété dans le miroir, Degas photographie Mallarmé et Renoir :
Le musée a la bonne idée de mettre des loupes à disposition, ce qui permet de voir le détail de la matière et des coups de pinceau.
Malgré tout, je reste enchantée par les danseuses, et surtout celle-ci, rajustant son chausson dans un halo de bleu :
Je découvre ses paysages :
A la sortie, je remarque un panneau qui indique qu'il est "dangereux et illégal " de dépasser un certain nombre de personnes. Je suis perplexe quant à son bien-fondé puisqu'on entre et sort sans comptage, pourtant il y en a partout, avec une variation de capacité.
Après Degas, je visite la collection permanente et découvre que certaines pièces de légende sont justement là et ça vaut les 25 dollars du billet d'entrée.
Il est bien sûr impossible de tout photographier, surtout quand on prend le temps de contempler, mais j'ai quand même "emporté" de bien belles oeuvres, comme cet étrange "Parc" de Klimt...
... ou cette étonnante "Nature morte aux trois chiots" de Gauguin, dont les fruits rappellent la patte de Cézanne.
La magnifique oeuvre de Boccioni, conçue en 1913 et coulée en 1931, aurait mérité une vidéo : quand on tourne autour, elle change d'aspect mais l'impression d'un homme en mouvement reste constante.
Son tableau "La città che sale" est lui aussi éblouissant de mouvement.
Visiblement, Matisse avait un truc pour les poissons rouges...
Ce Miró littéralement psychédélique m'a saisie : je n'avais jamais vu ces couleurs chez lui.
Le tableau "Christina's world' de Wyeth m'a fait une forte impression car je ne parviens pas à déchiffrer l'atmosphère à la fois inquiétante et tranquille :
Et soudain, dans une coursive, cette maison de Hopper, poignante de solitude :
Plus tard dans le XXe siècle...
J'ignore pourquoi cette Jaguar est exposée mais le fait est que c'est probablement la seule voiture qui me donnerait envIe de prendre le volant !
Une autre exposition temporaire est consacrée à Jackson Pollock qui n'est pas dans mes préférences mais dont quelques oeuvres m'ont tiré l'oeil.
Dans une pièce, une image de bus grandeur nature remplit l'espace. Elaborée par Mason Williams et Max Yavno, cette copie fut signée par les artistes de l'exposition temporaire "Word and image" de 1968.
Un jardin tranquille est installé au rez-de-chaussée, avec quelques oeuvres.
Le bassin fait office de fontaine à voeux, d'après toutes les pièces qu'on y voit.
Pour finir, une oeuvre vivante, créée par la Nature elle-même : le piaf.