Je n'ai aucun sens de l'orientation. C'est simple, je me perdrais dans une cabine de plage.
Passant par l'affolement, l'irritation, l'exaspération et finalement l'acceptation, j'ai compris que tant que je serai en
mileu urbain et aurai assez d'argent pour un taxi salvateur, ce n'est pas grave. Il suffit d'éviter soigneusement la jungle et les pôles.
Or donc, l'objectif était le célèbre Vernissage, un marché dominical qui tient à la fois du marché aux puces et du marché de la création.
Il est très bien situé, au sud-est de la ville, et j'y suis partie en flânant, sachant qu'au bout d'une quarantaine de minutes, les grands axes puis quelques ruelles m'y amèneraient directement.
Ou presque.
Le fait est que de flânerie en flânerie, le nez en l'air vers les façades ou à observer les gens, je me suis retrouvée bien plus au nord qu'il ne fallait, alors que j'étais déjà bien fatiguée par une température étouffante, annonciatrice d'orage.
Agacée à l'idée du chemin à refaire, j'ai bien dû faire demi-tour. Tout ça pour me tromper encore et m'enfoncer vers l'ouest.
Et juste quand j'étais sur le point de hurler (intérieurement), j'ai vu que j'étais sur la rue Moskovian.
Le nom m'était familier mais il m'a fallu un moment pour me souvenir avoir noté quelque part : "Voir le magasin d'Arsen". J'avais vu son travail sur Facebook et c'était une visite que je comptais faire un jour, munie d'une carte car je ne connaissais pas le quartier.
En quelques minutes et avec l'aide de passants, j'ai trouvé le magasin et donc ce joli sac, élégant et moderne, mais habillé de motifs traditionnels arméniens :
(c) Arsen Shahbazyan
Au passage, je montre aussi ces remarquables chaussures dont j'aurais aimé qu'elles fussent des escarpins :
Finalement, quand je me perds... je m'y retrouve.