Les vampires... J'ai fantasmé sur cet univers foisonnant, symbolique et, Ô combien érotique. Quel homme ordinaire pouvait obtenir un tel abandon, sans le regard hypnotique, l'indomptable volonté de possession ?
Il faut bien admettre que la somptueuse imagerie, en littérature comme au cinéma, était pour beaucoup dans ma fascination. Le vampire était élégant et ses victimes frémissantes.
Ce n'était pas une créature bestiale mais un être au désir jamais assouvi. Enfin, c'était du moins le cas pour Bela Lugosi ou Christopher Lee, car Max Schreck n'était pas aussi attirant.
L'univers foisonnant d'Ann Rice a su rendre cette atmosphère riche, baroque, hors du temps, de tous les temps avant que Stephenie Meyer ne l'enfonce dans le puritanisme.
Mais plutôt que proie consentante, j'aurais aimé avoir ce pouvoir fascinant de possession. Hollywood ne s'y était d'ailleurs pas trompé en créant justement la vamp, la mangeuse d'homme, la femme fatale.
Les femmes s'y identifiaient, les hommes pouvaient se laisser envoûter pour goûter au charme vénéneux de la soumission.
L'ennui, dans cette fascination du vampire, c'est que je suis végétarienne.
C'est bête, hein ?
Parce que le vampirisme, ça implique plus qu'un baiser dans le cou. Il s'agit tout de même de cannibalisme et en y pensant bien, l'image est nettement moins glamour. Disons-le tout net, ça me fait penser à ça :
Je fantasme désormais sur toute autre chose : il me faut un brûlant marchand de quatre-saisons, un homme de la terre qui me fera mordre la vie à pleines dents, quelqu'un qui me couvrira de ce pour quoi j'aurai toujours les crocs :
Je refuse de vivre éternellement sans pouvoir me livrer à des orgies de fruits et légumes.