Longtemps j'ai gardé la carte postale d'une aquarelle sur carte postale, de boîte en boîte, sans oser en faire un marque-page, de crainte de la perdre.
Le jour où je l'ai reçue, j'ai ressenti une émotion étrange : cet endroit, je le connaissais sans le connaître et surtout, je voulais y être.
Aujourd'hui encore, c'est pour moi l'image-même de la tranquillité. Le temps est suspendu, je sens le soleil sur mon oreille et j'entends bourdonner une abeille.
La carte était lourdement griffonnée et je ne pouvais pas lire le nom de l'artiste à qui j'aurais pourtant voulu dire le plaisir que son oeuvre m'apporte, chaque fois qu'elle resurgit au gré des rangements.
Et puis par un de ces hasards incroyables, je viens de trouver dans un livre qu'on m'a prêté, en guise de marque-page, cette même carte ! Elle a été bien maltraitée mais le nom de l'artiste y est encore lisible.
Je peux enfin dire "Merci, Christian Graniou, merci pour ces moments enchanteurs, quand le temps s'arrête pour me laisser rêver".