Un grand Kry de plaisir - Baronne Samedi

Stéphanie Kry va me reprocher le titre à deux balles de cet article mais je ne crains rien, puisqu'elle est aussi délicate que les fleurs qu'elle transforme...

Et c'est bien de plaisir qu'il s'agit quand elle nous initie, dans son atelier, à l'art de fusionner plantes et fleurs avec de belles fibres naturelles.

En l'espace de trois heures, on illustre trois pièces de petit format.

Je précise que Stéphanie s'est chargée au préalable de l'étape pénible du mordançage qui permet à la fibre de fixer les teintes naturelles.

La première pièce est un carré de soie humecté de vinaigre blanc, sur lequel on dispose des fleurs séchées, choisies selon son goût parmi diverses couleurs.

Il vaut mieux être guidée car celles que l'on voit ne sont pas toujours celles qui apparaîtront : pour certaines fleurs, un pétale rose s'imprimera en bleu, ou pour d'autres, l'orange deviendra grenat...

Une fois les fleurs disposées, on replie le tissu pour en faire un petit paquet qui, une fois serré par un élastique, passe à la casserole, ou plutôt, à la vapeur

Quarante-cinq minutes plus tard, durant lesquelles on travaille sur une autre pièce et on prend un goûter, on déplie le paquet pour découvrir le résultat.

Ta-DAAA !

La deuxième pièce est une toile épaisse travaillée en miroir, c'est-à-dire que les plantes sont appliquées sur une moitié, l'autre étant rabattue par-dessus.

Sachant qu'une même feuille dégorgera plus sur son endroit que sur son envers, le résultat sera différent sur les deux moitiés de tissu.

On est pris de vertige devant l'immensité des possibilités offertes par les plantes et les techniques !

On roule le tout autour d'un bâton en serrant très fort, puis on emmaillote le tout en serrant encore plus fort pour bien plaquer les végétaux sur le textile.

Et hop ! A la casserole !

Pendant que ça cuit, on continue avec des plantes fraîches qui dégorgent sans cuisson. On se grise du parfum des feuilles de cassis ou d'eucalyptus, on se régale des couleurs... et on sort le marteau.

Parce que le plaisir, ce n'est pas toujours la douceur : c'est en tapant comme une brute que j'ai obtenu ce joli pastel qui se fixe simplement d'un coup de fer.

J'ai manqué d'imagination, me contentant d'éparpiller les fleurs, mais une participante a, elle, pris soin de tracer un joli motif :

Le temps est venu de défaire la momie pour découvrir le rendu des feuilles et fleurs disposées en miroir.

Dans l'impatience, on se brûle les doigts, mais il y a un plaisir enfantin dans l'expectative.

Une fois de plus : Ta-DAAA !

L'effet miroir a bien fonctionné et la dimension de la toile va me permettre de faire un pochette pour les livres que je trimballe toujours et qui ne tiennent pas forcément dans mon sac à main.

J'ai même trouvé la perle parfaite pour le fermoir :