Parce que les media ne parlent pas, peu, voire mal de la situation actuelle, je vais résumer ici les raisons du conflit armé qui oppose l'Azerbaïdjan à l'Arménie, sous le prétexte de l'attribution de la province de l'Artsakh (également désignée sous le nom de Haut-Karabagh et Nagorni Karabagh).
On parle trop de "séparatistes" arméniens alors qu'il s'agit tout simplement d'une bataille pour la survie
Au début de la Première Guerre mondiale, la Turquie a commencé en 1915 le génocide des Arméniens qui a fait 1 500 000 victimes.
A l'époque soviétique, dans le cadre de pourparlers avec la Turquie, Staline avait donné à l'Azerbaïdjan, état satellite de la Turquie, la province d'Artsakh peuplée à 95% d'Arméniens depuis l'Antiquité, avec un héritage chrétien remontant au 4e siècle.
A la dislocation du régime soviétique, alors que l'Artsakh demandait à retourner à l'Arménie, l'Azerbaïdjan a commencé un "nettoyage ethnique" des Arméniens qui ont contre-attaqué pour se protéger. En 1994, un cessez-le-feu s'assortit d'une déclaration d'indépendance de l'Artsakh qui n'appartient à aucun des deux pays mais est peuplé majoritairement d'Arméniens.
Même si cette république n’est pas officiellement reconnue, ses habitants ont demandé par referendum qu’elle soit rattachée à l’Arménie pour échapper aux exactions d’islamistes.
L'Azerbaïdjan n'a cessé, depuis, les tirs de snipers en direction de l'Arménie, et cette année, ce sont des attaques franches, aux drones, aux tanks, aux avions qui recommencent.
Il ne s'agit même plus de "reprendre" l'Artsakh mais de la traverser pour atteindre l'Arménie et attaquer des civils, comme à Vardenis, cette semaine.
L'Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie et a même engagé des mercenaires djihadiste aux méthodes terroristes. Ce n'est pas une querelle de voisinage, c'est une nouvelle tentative de génocide, avec des moyens de guerre bien plus ravageurs qu’en 1915.
A l'ouest, le Nakhitchevan est devenu une base militaire azerbaïdjanaise, proche de la Turquie et de l'Iran, après avoir effacé toute trace de culture arménienne.
Contrairement aux allégations de l’Azerbaïdjan, si les Arméniens se battent en ce moment, c'est pour défendre leur existence et non pour planifier une invasion. Pourquoi auraient-ils raisonnablement lancé le premier assaut devant un tel rapport de force ?
Le 28 septembre, l'Arménie a saisi d'urgence la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
«La cour a reçu ce matin une demande de mesures provisoires de l'Arménie, elle est en cours d'examen», a déclaré une porte-parole de la CEDH. La Cour européenne des droits de l'homme, bras judiciaire du Conseil de l'Europe, a été saisie au titre de l'article 39 de son règlement qui lui permet de prendre des mesures d'urgence lorsqu'il y a un risque imminent de dommage irréparable.
«Le gouvernement arménien demande à la Cour d'indiquer au gouvernement azerbaïdjanais (...) "de cesser les attaques militaires contre les populations civiles sur toute la ligne de contact des forces armées d'Arménie et d'Artsakh", "de cesser les attaques aveugles", "de cesser de cibler la population civile ainsi que les biens civils et les agglomérations», a détaillé la CEDH dans un communiqué.
Je vous en prie, signez les pétitions alertant les autorités internationales, donnez aux collectes humanitaires : les Arméniens ont le droit d'exister, comme ils l'ont fait depuis des millénaires.