L'Hôtel-Dieu, initialement une petite salle, était un hospice dont la vocation initiale n'était pas de de soigner, mais de porter assistance aux démunis.
Le service était assuré par des sœurs hospitalières. En 1661, l'abbé de Tournus, futur cardinal de Bouillon, lui apporta son soutien et obtint des dons importants.
La partie médicale s'est développée au fil du temps.
Une deuxième salle commune fut construite au début du XVIIIe siècle, séparant les hommes des femmes. Puis une chapelle prit place entre les deux. Une troisième salle est achevée en 1792.
A la Révolution, les biens de l'Hôtel-Dieu furent confisqués et les religieuses rebaptisées «citoyennes employées au service des pauvres».
Sous le Second Empire, des travaux d'aménagement furent entrepris malgré des difficultés financières. Au XXe siècle, de nouvelles transformations, dont l'installation de l'électricité en 1914, modernisèrent l'ensemble.
Les normes sanitaires changeant, peu à peu, l'activité se réduisit : maternité et chirurgie quittèrent l'hôpital en 1974 ; les salles communes furent désaffectées en 1978 et l'Hôtel-Dieu fut fermé en 1982, pour rouvrir bien plus tard comme musée.
Grande salle, apothicairerie, pièces de service, logement des religieuses, tout cela voit le jour avant la fin du XVIIe siècle.
L’apothicairerie est sans doute l'une des plus anciennes de France. Elle compte pas moins de 300 pots en faïence de Nevers conservés dans les magnifiques boiseries et la collection a été élargie par l’ajout de celle de la Maison de Charité de Tournus.
Jouxtant l’Hôtel-Dieu, une aile est consacré à Jean-Baptiste Greuze natif de la ville, peintre de cour et ami de Diderot. Il connut un immense succès au siècle des Lumières et on trouve ses tableau dans le monde entier.
Au final, il n’y a dans le musée Tournus que quelques toiles, des dessins en rotation, et des copies anciennes. La paucité rend le tout plutôt décevant.
A côté sont exposées quelques pièces archéologiques et œuvres d’art contemporain mais rien d’extraordinaire.
Faute de l'original, on peut s'amuser à comparer ces deux copies de La Prière du Matin.
A gauche, celle de Max Leenhardt ; à droite, celle de Charlotte Holmes Dalhympe...
Il y a tout de même quelque chose de rare dans la collection archéologique.
Découverte à 12 km de Tournus, il s'agit d'une trousse d'ophtalmologie du IIe siècle, destinée à opérer la cataracte !
J'en suis restée pantoise : deux des aiguilles sont creuses et renferment une tige coulissante pour ponctionner le cristallin opacifié.
Apparemment, l'ophtalmologie était très pratiquée en Gaule romaine puisqu'on a retrouvé aussi des plaques de collyre solidifié et divers instruments de soin et de chirurgie de l'oeil.
Pour ce qui est de "l'art contemporain", il eût mieux valu consacrer l'espace à autre chose.
Je n'emporterai que le souvenir de cette étrange chose :